Algérie

10 000 personnes atteintes du Sida d'ici la fin de l'année



10 000 personnes atteintes du Sida d'ici la fin de l'année
Il y aura 10 000 personnes atteintes du Sida d'ici la fin de l'année en Algérie. C'est ce qu'a indiqué hier le président de l'association «solidarité Aids» M. Boufnissa. Estimant que les chiffres avancés par les associations et le ministère de la Santé restent loin de la réalité, M. Boufnissa a affirmé que ça reste seulement des estimations. «Ces chiffres ce sont des estimations, car il existe encore de nombreux cas non dépistés ou dans l'anonymat, ou des porteurs de virus qui ne savent pas qu'ils sont atteints, car ils n'ont pas passé un test ou un dépistage précoce». Justifiant le chiffre avancé,M. Boufnissa dira : «L'Algérie enregistre 300 à 400 cas de Sida chaque trois mois, si on continue à enregistrer autant de cas, chaque trimestre on finira par atteindre le chiffre de 10 000 personnes atteintes du virus d'ici la fin de l'année et peut être plus.» L'intervenant a indiqué que les jeunes restent la catégorie la plus touchée par le virus dans notre pays. La majorité des personnes atteintes du Sida ont moins de 35 ans selon M. Boufnissa. «La lutte contre le Sida est l'affaire de tous, le Sida est un problème communautaire, qui nécessite l'implication de tous», a-t-il ajouté. Le conférencier a également affirmé qu'un travail énorme se fait par des associations et en coordination avec plusieurs ministères dont le ministère des Affaires religieuses pour sensibiliser la population sur cette maladie et prendre en charge les cas atteints du virus, mais aussi en termes de prévention. «22 000 personnes ont passé le test de dépistage du Sida en 2014, on pourra augmenter ce chiffre, en travaillant en coordination afin que le plus possible de citoyens passent un dépistage précoce.» La personne atteinte de la maladie du Sida traverse plusieurs étapes psychologiques très dures, (plusieurs personnes tentent de se suicider après avoir été diagnostiquées séropositives, d'autres rejettent la maladie et refusent de prendre les médicaments, d'autres se vengent de la société en contaminant volontairement d'autres personnes, dira M. Boufnissa. D'où la nécessité d'accompagner les personnes atteintes du Sida à travers une prise en charge «psychosociale». «Plusieurs membres de notre association sont atteints du Sida et nous aident à sensibiliser les citoyens sur cette maladie», a-t-il ajouté. Selon M. Boufnissa «le maillon faible de la lutte contre le Sida en Algérie reste la prévention». La prévention reste la meilleure manière de lutter contre cette maladie.De son côté, le Dr Zmit F.-Zohra de l'EHS El Kettar a estimé que «le dépistage précoce est obligatoire pour la femme enceinte afin d'éviter que la mère soit atteinte, mais aussi pour éviter que cette dernière transmette la maladie à son enfant». «Le dépistage doit se faire avant et pendant la grossesse», a-t-elle ajouté. Mme Zmit a révélé que «près de 200 enfants, âgés de 2 mois à 15 ans, ont été diagnostiqués atteints du Sida, ils sont suivis et pris en charge de manière permanente au niveau de l'hôpital d'El Kettar». Ajoutant que 25 personnes ont été diagnostiquées avec le virus durant les trois derniers mois. Selon le docteur Zmit, il existe trois types de transmission du virus : transmission sanguine (utilisation d'une seringue infectée, les lames, les rasoirs, drogues injectables), transmission sexuelle (par des rapports sexuels sans protection) et aussi une transmission verticale (contamination de l'enfant par la maman porteuse du virus). «On ne guérit pas du Sida, les médicaments disponibles à ce jour permettent seulement d'endormir le virus et pas le tuer». Mme Zmit a déploré que cette maladie constitue encore un tabou au sein de la société, «on ne parle pas du Sida au sein de la société, c'est un tabou, il faut vulgariser le sujet d'autant plus que les personnes atteintes du Sida sont rejetées de la société, mis à l'écart et stigmatisées».A. K.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)