Algérie

10.000 "indics" pour les services de sécurité en Algérie



10.000
Les indicateurs ne sont plus ce qu'ils étaient, ils demandent une compensation matérielle (dr)
Le mot le plus « doux » pour les désigner dans les années 90 où ils étaient particulièrement ciblés par les terroristes est celui de «gens du sens civique » rappelle le journal en évoquant des dénominations plus crues que la morale ne lui permet pas de citer. La mauvaise réputation des informateurs secrets des services de sécurité s'expliquerait aussi par le comportement « immoral » ou « imbécile » de certains d'entre eux qui utilisent leur « fonction » pour faire des dénonciations calomnieuses. Mais cependant, affirme le journal, ces informateurs fournissent des informations vitales qui permettent aux enquêteurs de combattre les terroristes et le crime organisé. Un ancien juge explique que la loi algérienne n'a pas défini l'informateur secret qui travaille avec les services secrets mais il y a eu des efforts limités de jurisprudence autour d'affaires criminelles. « Il n'y a pas de loi qui encadre le travail des informateurs secrets mais les services de sécurité, police et gendarmerie traitent avec ces informateurs en considérant que c'est un état de fait » a-t-il déclaré. Les informateurs sont de deux sortes. De vrais agents des services de sécurité qui travaillent en « sous-marin » et en civil en se mêlant à la population et en exerçant des activités civiles pour obtenir des informations. La seconde catégorie est constituée de vrais civils qui travaillent secrètement avec les services de sécurité et fournissent des informations. « Ce sont les vrais yeux de la justice et des services de sécurité mais certains... en usent pour des vengeances personnelles et fournir des informations de nature calomnieuse ».
Contrepartie matérielle
Selon un officier de police qui a souhaité garder l'anonymat, « le nombre des informateurs secrets qui fournissement régulièrement des informations aux services de sécurité n'est pas inférieur à 10.000 civils. Leur nombre s'est réduit. Dans les années 90, ils dépassaient les 100.000 ! » . Selon cet officier, le comportement des services de sécurité a changé à « 180° » au cours des 15 dernières années qui sont devenus plus « démocratiques » dans le traitement des affaires criminelles. Et cela suppose obtenir des informations « sans enfreindre le code procédure pénale qui interdit d'espionner les gens, de les torturer ou d'accéder à leur dossier administratif dans décision du juge ». Un autre policier souligne que les forces de sécurité rencontrent aujourd'hui des difficultés car dans le passé les citoyens acceptaient de collaborer mais « aujourd'hui l'informateur ne donne des informations que pour une contrepartie matérielle ».


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