Algérie

"1,6 million de demandes recevables"TEBBOUNE EXPLIQUE SA POLITIQUE DU LOGEMENT




Des entreprises nationales recourent encore à des procédés de construction archaïquesInvité à s'exprimer sur le vieux bâti, notamment le bâti colonial, le ministre a rappelé son initiative de 2001 et qui visait à raser littéralement le centre de la capitale, Alger.
Dans un long entretien qu'il a accordé à notre confrère en ligne Tsa, le ministre de l'Habitat M. Abdelmadjid Tebboune, revient sur la sensible question du logement en Algérie. A l'en croire, la fameuse crise de logement qu'auront connue les Algériens, au fil des générations, tire à sa fin. «Une fois le programme quinquennal 2010-2014 achevé, il ne restera plus qu'un million de logements pour résoudre définitivement la crise du logement.» confie-t-il en effet sur le site d'informations. Il y a 1,6 million de demandes de logements recevables, selon le dernier recensement. M.Tebboune explique au préalable que ses services ont traité la totalité des demandes, commune par commune, pour ensuite toutes les assainir. «Nous avons éliminé 130.000 dossiers. Cela a duré cinq mois» achève-t-il. Aussi, sur le million de logements à réaliser durant le prochain quinquennat, 720.000 sont des logements sociaux, poursuit-il. Ce chiffre est appelé à être affiné selon l'évolution des revenus, prévient-il néanmoins en indiquant qu'aux 720.000 logements sociaux, il faut adjoindre entre 350.000 et 400.000 logements location-vente. «En fait, le gouvernement a décidé de régler le problème du logement et de loger les Algériens dans des logements décents avec de l'eau, de l'électricité, du gaz. Il ne faut pas qu'il y ait deux Algérie, celle des bidonvilles et celle des logements modernes.» déclare le ministre en substance. Toutes les futures attributions de logements se feront sur la base des renseignements fournis par le fichier national du logement qui se veut un parfait instrument de justice sociale, laisse entendre le ministre qui rappelle que ce fichier est fonctionnel depuis quatre mois et est déjà utilisé par plusieurs départements ministériels. Ce fichier préviendra les doubles attributions, qui faisaient jadis légion, et donc réduira les fameuses contestations des listes de bénéficiaires. Selon le ministre, les conditions de délivrance du permis de construire reposent sur la loi sur l'urbanisme, aux règles de laquelle doivent se soumettre les promoteurs pour obtenir l'agrément. Tebboune regrette que certaines des entreprises nationales recourent encore à des procédés de construction archaïques et des matériaux datant de la Seconde Guerre mondiale comme le parpaing. Il signale également que les jeunes Algériens fuient les métiers du bâtiment en raison de leur pénibilité alors que le pays peut offrir un million d'emplois dans ce secteur. «Sur les 5000 entreprises de BTP recensées, il y a une centaine dont la qualification varie entre 7 et 9,400 ont des qualifications de 6 à7 et le reste, donc la grande majorité, sont des tâcherons aux moyens de réalisation rudimentaires.» fait-il savoir en assénant, par ailleurs, en direction des entreprises algériennes: «Celui qui veut des projets doit moderniser ses moyens de réalisation.» Le premier responsable du secteur de l'habitat évoque plus loin un fichier des entreprises défaillantes mis en place en vue de bloquer les sociétés qui ne respectent pas leurs engagements en termes de délais et de coûts de réalisation. Ces dernières seront finalement portées sur une liste noire et seront écartées des contrats publics. Prévient-il.
Toutefois, le ministre cite la création imminente d'un fichier national des entreprises sérieuses pour permettre aux comités des marchés d'avoir des références pour l'attribution des contrats. «Nous sommes en train de revoir la notation en prenant en compte le sérieux et le matériel dont dispose l'entreprise» dit-il à ce propos sur le site de Tsa. Parmi les nombreuses sociétés européennes et asiatiques appelées à réaliser des cités intégrées sur le sol algérien, le ministre de l'Habitat se plaint que les entreprises françaises mettent la barre trop haut quand il s'agit de répondre à l'appel. «Pour le moment, l'Italie, le Portugal, l'Espagne, la Turquie, la Chine sont présents. La France pas encore! Les entreprises françaises proposent des prix trop élevés alors que les groupes portugais, italiens, espagnols s'adaptent à notre marché. Je ne comprends pas l'attitude des groupes français. Leurs prix ne sont pas justifiés» étaye-t-il à ce propos en arguant qu'«il y a des taxes en France qui n'existent pas en Algérie et que les coûts de la main-d'oeuvre, de l'énergie et des matériaux sont inférieurs de 90% par rapport à la France». Invité à s'exprimer sur le vieux bâti, notamment le bâti colonial, le ministre a rappelé son initiative de 2001 et qui visait à raser littéralement le centre de la capitale, Alger. «La capitale occupe trois fois plus d'espace par rapport à la population qu'elle abrite. Elle est trop étalée. La reconstruction, inévitable, permettra de créer des espaces, des parkings pour le stationnement, agrandir les rues et les boulevards...» indique-t-il. La question du vieux bâti n'est, a priori, pas à l'ordre du jour puisque Tebboune précise que la priorité est donnée à la réalisation du programme actuel de logements et que la restructuration des grandes villes peut être prise en charge dans le prochain plan quinquennal.


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