L?Algérie enregistre, chaque année, quelque 1.500 nouveaux cas de cancer chez les enfants, a révélé le Pr Kamel Bouzid, chef de service au Centre Pierre et Marie Curie (Centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha).Il s?agit dans «les deux tiers des cas de tumeurs dures et de leucémie que l?on peut soigner et guérir définitivement si le diagnostic est précoce», a précisé le Pr Bouzid, cité par l?APS, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, célébrée le 4 février.Le CHU Mustapha Pacha prend en charge 300 cas, chaque année, dont 50%, à un stade avancé, sont suivis au Centre Pierre et Marie Curie, a souligné, pour sa part, le Dr Fariha Gachi, pédiatre au service de chimiothérapie au dit CHU. «Avec un diagnostic précoce et une bonne prise en charge des malades, l?on peut sauver 25% des personnes atteintes», a-t-elle précisé.A titre indicatif, le taux de survie des enfants cancéreux aux Etats-Unis est passé de 55% dans les années 1970 à 75% dans les années 1990, alors que cette maladie était presque toujours mortelle dans ce pays durant les années 1960. S?agissant de l?Europe, le taux de survie des enfants cancéreux est passé de 44% des cas diagnostiqués durant les années 1970, à 74% dans les années 1990. Selon l?OMS, cette progression est due à l?amélioration de la qualité des traitements et l?introduction de la chimiothérapie, utilisée depuis 1940, pour le traitement de la leucémie chez l?enfant, et son introduction dans le traitement d?autres types de cancer.Tout en soulignant que «dans la plupart des cas, la maladie est diagnostiquée à un stade avancé», le Dr Gachi, explique que les cancers les plus répandus chez les enfants, en Algérie, sont notamment les tumeurs dures -150 nouveaux cas sont enregistrés chaque année- dont les tumeurs du cerveau, de l?oeil, des os et des muscles. Le cancer touche, en général, toutes les catégories d?âges chez l?enfant. La spécialiste a déploré, toutefois, l?absence de centres spécialisés à travers le pays, ce qui entraîne un afflux des citoyens vers le Centre Pierre et Marie Curie qui accueille 80% des personnes atteintes, des régions de l?intérieur du pays, parmi les familles à faibles revenus. Le centre des cancéreux peut assurer l?hospitalisation de 260 malades uniquement, par mois, et dispense 160 chimiothérapies pendant la même période. 40% bénéficient des soins ambulatoires. Face à cette situation, causée par le manque de lits dans le centre, le Dr Gachi a déploré «les efforts-marathon» du malade qui passe des mois à faire la navette entre son lieu de résidence et Alger pour obtenir une place à l?hôpital.Dans le même ordre d?idées, la présidente de la société algérienne de chirurgie infantile, Pr Yasmina Ladjadj, a affirmé, à l?Aps, que l?unité de chirurgie infantile de l?hôpital Mustapha Pacha reçoit 60 à 80% des enfants atteints de cancer. Pr Ladjadj, également chef de service de chirurgie infantile à l?hôpital Mustapha Pacha, a indiqué qu?il n?existe qu?un seul centre à travers tout le territoire national: celui de l?Emir Abdelkader d?Oran, précisant que le cancer chez les enfants est pris en charge par des unités de certains hôpitaux du pays (Sétif, Constantine) mais le plus grand nombre de ces unités se trouvent dans la capitale (Mustapha Pacha, Béni-Messous, Parnet et Birtraria).Le Pr Bouzidi et le Dr Gachi ont, par ailleurs mis en garde contre «la pénurie répétée et injustifiée» de certains médicaments essentiels, rappelant que ces derniers ne sont pas coûteux par rapport aux médicaments prescrits pour le traitement du cancer chez les adultes. Selon M. Bouzidi, le service a fait, depuis quatre mois, une commande de certains médicaments qui n?a pas encore été satisfaite jusqu?à présent, imputant cela aux problèmes de gestion au niveau de l?administration de l?hôpital et de la pharmacie centrale.Il a indiqué, à ce propos, qu?il dresse, au début de chaque mois de septembre, une liste des besoins du centre en médicaments pour une valeur de 24 milliards de DA et à chaque fois, il rencontre les mêmes difficultés. Cette situation «nous rend responsables, aux yeux des familles qui nous accusent de mettre en péril la vie des malades», a-t-il ajouté. Les jeunes malades et leurs familles ne cessent de souffrir psychologiquement et socialement de cette maladie chronique et coûteuse. Une souffrance soulignée par le Dr Gachi qui précise que la caisse de sécurité sociale ne prend en charge que les assurés sociaux, alors que le ministère de la Solidarité se charge des catégories aux revenus limités qui résident dans les wilayas dotées d?aéroports, sachant que les frais de voyage par route sont à la charge de la famille du malade. Le Dr Gachi n?a pas omis, à ce propos, de saluer les efforts des associations, notamment l?association «El Souk» , l?association «El Amel» et l?association algérienne des enfants cancéreux, en plus de la commission nationale des enfants cancéreux qui se réunit une fois par mois.
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Posté Le : 03/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com