Algérie

1.281 victimes durant le 1er semestre de 2015



1.281 victimes durant le 1er semestre de 2015
La violence ne cesse de faire des victimes parmi les enfants. Durant le premier semestre de l'année en cours, les services de la police nationale ont enregistré 1.281. En 2014, ce chiffre était de 6. 151. La violence physique est en tête des sévices avec 756 victimes, suivie des violences sexuelles (372 cas), des mauvais traitements (124), des enlèvements (20), des coups et blessures (6) et d'homicides volontaires avec 3 cas. Ces chiffres, dévoilés, hier, par la commissaire principale, Kheira Messoudène, chargée du Bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la police judiciaire, lors du lancement de la campagne de lutte contre la violence à l'égard des enfants, renseignent sur la complexité de la problématique et la nécessité d'endiguer ce phénomène. Lancée sous le slogan « enfance zéro silence, zéro violence », cette campagne initiée par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le mouvement associatif s'inscrit dans le cadre de la campagne « Stop violence envers les enfants » lancée en Algérie en décembre 2013. Au cours de la table ronde organisée au centre culturel Aïssa-Messoudi de la Radio algérienne, le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, a souligné que « relancer cette campagne, c'est faire en sorte que la violence cesse et qu'elle soit dite lorsqu'elle se produit, car le silence a un coût social dramatique ». Cette violence, pour le représentant onusien, est de quatre types : domestique, sexuelle, psychologique et celle touchant les enfants souffrant de handicap. Pour ces motifs, cette campagne ne sera pas limitée dans le temps. Ceci « afin de sensibiliser le public sur le fait que la violence est partout, souvent dépendante des normes sociales et culturelles », a-t-il souligné. Il a également abordé la violence invisible. « Sur les 200.000 personnes questionnées à travers le pays, 86 % ont déclaré avoir été victimes de violences physique ou verbale », a précisé Davin. « Il s'agit surtout de rendre l'invisible visible en parlant de ce problème », a soutenu la présidente du Centre d'information et de documentation des droits des femmes et de l'enfant (Ciddef), Nadia Aït-Zaï. De ce fait, elle a estimé que cette campagne, qualifiée d'action d'éducation visant à faire changer les comportements, ne doit pas s'arrêter à mi-chemin. Elle a souligné que la loi algérienne, dont l'ordonnance 72-3, qui surprotège l'enfant, n'est pas appliquée à bon escient. N'empêche, le président du Réseau NADA, Abderrahmane Arar, s'est félicité des avancées enregistrées en matière juridique pour une meilleure protection de l'enfance à travers la présentation prochaine au Parlement d'une loi dans ce sens. Toutefois, il a relevé la nécessité « d'améliorer les conditions de vie et l'environnement familial de l'enfant ». Répondant à une question sur l'impossibilité de joindre le numéro vert du Réseau (30 33) à partir d'un téléphone portable, Arar a annoncé le renforcement des liens téléphoniques grâce à un prochain partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile. Pour la représentante du Réseau Wassila, Fadhila Chitour, « un manque est enregistré en matière de système de protection de cette catégorie vulnérable de la société ». Ainsi en aval, « des lacunes dans le domaine de la formation des acteurs impliqués dans la prise en charge des enfants maltraités sont enregistrées ». La présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph), Atika El Mammeri, s'est s'élevée contre la violence psychique subie par les enfants trisomiques. Elle a affirmé que les parents d'enfants sans handicap refusent que leur progéniture se mêle aux trisomiques. « L'acceptation de la violence, c'est une forme de violence », a-t-elle souligné. Pour éveiller les consciences sur la violence, des spots TV et radio et des affiches ont été confectionnés. Le spot TV, réalisé par Belazoug diffusé lors de cette table ronde, montre toute la cruauté dans le geste ciblant un enfant.




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