Algérie

1 200 travailleurs risquent le licenciement



Le plan social pourrait toucher les employés de l'entreprise activant sur les chantiers des wilayas de Guelma, d'El-Tarf, de Skikda, de Constantine, de Souk-Ahras et d'Annaba.En proie à une crise financière sans précédent, depuis quatre ans, la société des grands travaux hydrauliques ENRGTH d'Annaba n'arrive pas à redresser la barre et est menacée à terme de quasi-faillite, alerte le syndicat d'entreprise, en signalant que les travailleurs ne perçoivent actuellement plus leurs salaires.
Dans un courrier adressé au ministre des Ressources en eau avec copies aux plus hautes instances du pays, le partenaire social dit craindre que le véritable coup de massue pourrait arriver dans les prochains mois, avec le déclenchement de plans sociaux et la suppression d'emplois, au niveau des chantiers résiliés, comme annoncé par le groupe Gerhyd, dont GTH est une filiale.
Un triste cas de figure, qui est prévu, il faut le souligner, par la convention collective de l'entreprise et qui pourrait concerner les 1 200 travailleurs activant sur les chantiers des wilayas de Guelma, d'El-Tarf, de Skikda, de Constantine, de Souk-Ahras et d'Annaba, redoute-t-on.
Le P-DG du groupe Gerhyd, Aït Dahmane M. K., relève dans une note de service adressée à GTH, le 21 juillet dernier, que la lecture des chiffres comptables de cette entreprise à fin juin 2020 "consacre de manière franche la dégradation de sa situation et dénote de la déstructuration de ses finances".
Ce qui alarme au plus haut point les responsables du Groupe et les interpelle pour une reprise en main des leviers de gestion de la société, poursuit M. Aït Dahmane, après avoir rappelé que la masse salariale cumulée à fin juin 2020 de GTH représente deux fois la production et quatre fois la valeur ajoutée.
"Avec ces données, le Groupe n'a été informé d'aucune mesure ou initiative de GTH tendant à alléger l'impact de cette lourde charge", dénonce encore ce responsable en instruisant les dirigeants de cette société d'user de tous les moyens réglementaires et notamment ceux permis par la convention collective pour endiguer l'impact de la masse salariale sur leurs ratios.
Qualifiant la situation de l'entreprise de "très préoccupante et ne pouvant souffrir de plus d'attentisme", le P-dg du groupe, M. Aït Dahmane, invite l'encadrement de GTH à organiser des discussions à l'interne et en conseil d'administration, afin d'élaborer un plan de redressement à mettre en ?uvre dans l'urgence.
La réaction de Gerhyd est, toutefois, décriée par le syndicat, qui la considère comme tardive et inconséquente. "Suite à la grève que nous avons déclenchée en octobre 2018, le ministre des Ressources en eau de l'époque, M. Necib, avait instruit notre tutelle Gerhyd (ex-SGP) de proposer des solutions radicales et efficaces pour redresser l'entreprise et d'établir un plan de restructuration. Rien n'a été fait et nous en sommes là, 2 ans après, la situation continue de se dégrader.
Aujourd'hui, le P-dg du Groupe constate, comme s'il s'agissait d'un fait nouveau, que la situation de l'entreprise est grave et qu'elle ne peut souffrir de plus d'attentisme. Mais quel était le rôle de la tutelle pendant toutes ces années de crise '", s'énerve Samir Chaâbane, l'un des représentants des travailleurs inquiets pour l'avenir de l'entreprise.
Celui-ci dénonce la mauvaise gestion des dirigeants de l'entreprise, qui ont négligé, dit-il, le suivi des travaux en cours et qui ont été incapables de prendre des mesures concrètes, afin de relancer les projets. Ajouté à cela le manque de coordination entre le syndicat et la direction générale dans la prise de décision.
Il y a lieu d'indiquer que l'Entreprise des grands travaux hydrauliques est l'une, sinon la plus importante entité du secteur de l'hydraulique de la région Est du pays, avec un potentiel humain de 1 200 travailleurs et un parc matériel gigantesque.
Elle est actuellement dans une situation de quasi-faillite, malgré un plan de charge à même de lui assurer aisance financière et prospérité. À signaler aussi que ses gestionnaires n'ont pas pu recouvrer une créance de près de 200 milliards de centimes qu'elle détient depuis des années auprès de nombreux clients étatiques et autres.

A. Allia


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