Dans la wilaya de Boumerdès, depuis des années, parler de statistiques des malades atteints du cancer relève de l'utopie. Aucune autorité médicale ou administrative ne possède des chiffres pour éclairer l'opinion publique. Justement, au sein de cette opinion, la rumeur court.Cette rumeur a imposé sa vérité sur l'ampleur de cette maladie dans la région. Elle dit que dans certaines agglomérations ? on cite souvent quelques villes comme Bordj-Menaïel, Khemis-el-Khechna, Ouled Moussa, Souk-el-Had ou d'autres municipalités, ce mal causerait chaque année des ravages. On sait maintenant, grâce au docteur Lamia Mouhoubi, spécialiste en oncologie, chef de service à l'hôpital de Bordj-Menaïel, qu'entre 2016 et 2019, 1 124 cas ont été pris en charge dans cet hôpital. Qu'en est-il des autres hôpitaux de la région ' Personne n'a, pour l'heure, de réponse. Le docteur Mouhoubi a organisé, à l'intention des personnels médical et paramédical, une journée scientifique de formation continue sur la prévention et le dépistage des cancers ainsi que la prise en charge des soins de supports, comme la douleur, l'anémie. Nous l'avons questionnée sur l'incidence des cancers dans la wilaya de Boumerdès. «L'incidence par rapport aux autres wilayas est à peu près la même, mais la différence, c'est que Boumerdès est une zone agricole. Donc les gens manipulent plus de pesticides. Ils sont, par conséquent, plus exposés aux risques. Il y a également le facteur héréditaire. Le facteur héréditaire est prononcé dans notre wilaya à cause des mariages consanguins. On a beaucoup de familles dont les membres ont des cancers», dira-t-elle.
Des soins très coûteux pour les malades
A notre question de savoir si les cancéreux sont correctement pris en charge dans les structures sanitaires de l'Etat dans la wilaya, la Dr répondra : «Actuellement, sur le territoire national, pas uniquement dans la wilaya de Boumerdès, le patient est pris en charge, mais ce n'est pas une prise en charge à 100% gratuite. Je m'explique.
En ce qui concerne l'oncologie, elle est gratuite. C'est-à-dire le traitement par la chimiothérapie, la chirurgie chimiothérapie et autres sont gratuits. Ce qui ne l'est pas, c'est la radiologie notamment les scanners et autres imageries médicales qui coûtent cher. Malheureusement, nous n'avons pas de conventions pour permettre à nos patients de bénéficier des remboursements ou des réductions des coûts de ces examens.» Pour elle, le premier plan national anti-cancer 2014/2019 a été positif «dans la mesure où des centres anticancéreux qui n'existaient pas avant ont été installés ainsi que la création de centres de radiothérapie et le lancement de campagnes de dépistage. Le dépistage n'existait pas. Le second plan qui sera lancé en mai 2020 améliorera les résultats du premier plan», conclura-t-elle.
Abachi L.
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Posté Le : 25/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abachi L
Source : www.lesoirdalgerie.com