Algérie

01.11.2019



Dieu a créé Adam un vendredi. Adam est descendu sur terre un vendredi. Adam est mort un vendredi. La fin du monde sera un vendredi. Avec ces quatre références mythologiques, demain, vendredi, à l'heure du jugement dernier, des millions d'Algérien(ne)s seront dans les rues à manifester. Comme en août 1962, où la population d'Alger et de plusieurs villes du pays était sortie dans la rue pour réclamer «le pouvoir aux civils» et la fin des combats fratricides en scandant «Sebâa snine barakat !» Combien étaient-ils 'Des centaines de milliers, voire des millions, les chiffres n'existent pas, mais l'Algérie comptait alors 11 millions de citoyen(ne)s, pour 42 aujourd'hui, ce qui donne avec le même ratio être humain/manifestant, un chiffre certainement plus faible que pour demain. Ce sera donc techniquement, demain vendredi, la plus grande manifestation populaire que l'Algérie ait jamais connue dans son histoire.
Ce 1er novembre 2019 sera inscrit dans les annales, que les futures générations pourront retrouver, d'ailleurs avec textes, sons, photos et vidéos, la technologie, contrairement à la vision politique des décideurs, ayant avancé. On ne sait pas vraiment de quoi sera fait le futur, on ne sait pas comment se terminera demain et on ne sait pas, avec ces millions de personnes dans la rue, que pourra dire le régime.
Au choix, comme Bensalah à Poutine, que ce sont les médias qui amplifient la contestation, même si l'immense majorité des médias roule pour le régime. Deuxième choix, ne rien faire, ne rien dire, continuer à vivre et à manger de la gazelle, et persister en silence dans la voie tracée par le génie militaire, avec des élections le 12 décembre à 8h du matin, quel que soit le nombre de personnes dans les rues.
Troisième choix, réfléchir, s'arrêter, respirer, regarder. Lire un peu, écouter, penser. On a passé 57 ans sans véritables élections, et pour une fois qu'il y en aura une de propre et honnête, on peut attendre encore un peu. Ce n'est pas la fin du monde.


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