Dans le cadre du 20e Salon international du livre d’Alger, l’écrivaine Nadia Sebkhi a procédé à une vente-dédicace de son dernier-né, La danse du jasmin, samedi dernier, au niveau du stand des éditions algériennes El Kalima.
Après Les Sanglots de Césarée, Sous le voile de mon âme, Un amour silencieux, Nadia revient sur la scène littéraire avec un quatrième roman aux senteurs épistolaires. En effet, au fil d’une lecture des plus agréables, le lecteur est tout de suite séduit par cette correspondance épistolaire par e-mail entre une femme de l’Occident et une femme musulmane, en l’occurrence algérienne. Isabelle est une journaliste pied-noir agnostique. Elle a quitté l’Algérie à la veille de l’indépendance à l’âge de cinq ans.
A la suite d’un rêve, elle revient à Alger avec son compagnon Loqman, journaliste-reporter. Le rêve en question sera un cheminement, une quête vers une remise en question de sa spiritualité. Ainsi, à travers ce cheminement spirituel, elle va découvrir qu’elle est en train de remettre en cause sa société, mais elle a envie de raconter cela à quelqu’un. Elle rencontre donc Dania, une écrivaine algérienne de profession désabusée, fatiguée et qui n’a pas trop de succès.
Dania est très critique par rapport à ce qu’elle voit dans sa société, au sein de sa famille et de ses lecteurs. Elle est la réalité d’une écrivaine algérienne. Elle va avoir un échange épistolaire fascinant avec Isabelle. Elle va être subjuguée par le récit d’Isabelle qui sera ce cheminement mystique, cette quête spirituelle qui va se réaliser. Elle va remonter jusqu’à l’avivement de l’islam. Pendant qu’Isabelle se retrempe dans son passé révolu à jamais, Dania s’évertue à pointer du doigt plusieurs maux de la société dans laquelle elle ploie. Nadia Sebkhi nous précise qu’elle avait envie de rester dans le travail et l’œuvre d’Assia Djebar, Loin de Medine.
En somme, ce roman se veut un message clair : «On a besoin de toutes les cultures pour fonder une bonne humanité, intelligente et cohérente», dit-elle. Ce projet d’écriture de La Danse du Jasmin date de quatre ans. La trame a été construite de telle sorte que la correspondance va fonder le roman. Elle précise qu’à travers la voix de ses protagonistes, elle a voulu raconter beaucoup de choses sur sa société face à la sienne. «C’est un questionnement autour du racisme, de la xénophobie, de l’islamisme et de l’intégrisme.
Je réponds un peu à tout cela.» La correspondance entre ces dames va répondre à une pollution de l’humanité. «Vu qu’il y a un brassage des cultures et de mésentente entre le Nord et le Sud, j’ai trouvé qu’il était urgent d’expliquer ce qu’était et ce qu’est ma société qui est arabo-musulmane, où nous sommes tolérants, à l’aise avec nos différences, nos tabous et avec tout ce qui ne va pas», conclut-elle.
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Posté Le : 03/11/2016
Posté par : litteraturealgerie
Photographié par : Texte de Nacima Chabani
Source : El Watan