Alger - A la une

TRIBUNAL CRIMINEL D'ALGER Perpétuité et sept ans de prison ferme pour les complices d'El Para



Le tribunal criminel d'Alger a enfin jugé l'affaire du rapt, en février 2003, dans le Sahara algérien près des frontières maliennes, des quinze touristes étrangers, dont dix Allemands, en condamnant lourdement les deux mis en cause.
M. Kebci - Alger (Le soir) - En effet, Gharbia Amar a été condamné à la réclusion criminelle à pérpétuité en plus d'une amende d'un million de dinars car reconnu coupable de toutes les accusations retenues contre lui. Dans la même affaire, le même tribunal a condamné l'autre accusé, Youcef Ben Mohamed, de nationalité malienne, à 7 ans de réclusion criminelle. Des peines loin du réquisitoire du procureur de la République qui a requis la peine de mort pour le premier et la perpétuité pour le second qui s'est vu disculpé du chef d'accusation de rapt contre les 15 touristes étrangers. L'avocate de l'accusé malien, Me Hassiba Boumerdassi, trouve le verdict à l'encontre de son client quelque peu excessif surtout que, dira-t-elle, «l'article 87-6 du code pénal ne traite que d'Algériens auteurs d'actes terroristes sur le territoire national alors que mon client est étranger et n'a jamais mis les pieds en Algérie». «D'habitude, pour pareil chef d'inculpation, la sentence a rarement dépassé les cinq ans de prison ferme», poursuivra-t-elle. Lors de l'audience qui s'est déroulée dans la sérénité du fait d'une assistance clairsemée, Amar Gharbia, accusé d'avoir pris part en 2003 à l'enlèvement de quinze touristes étrangers dans le Sahara algérien, a confirmé que Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, sous les ordres duquel il activait, avait participé en personne à l'opération et qu'il s'était rendu avec le groupe au Tchad pour demander la rançon. Cependant, il niera toute implication dans ce rapt, quoique reconnaissant sa présence sur les lieux. Pourtant, l'arrêt de renvoi fait mention des aveux du concerné lors de l'enquête préliminaire à ce procès. Il avait bien reconnu ses hauts faits d'armes dont sa participation à plusieurs opérations terroristes sanglantes dans plusieurs régions du pays dont celle de Tamanrasset en 1997 où six travailleurs de Sonatrach avaient été assassinés pour s'accaparer de leurs véhicules vendus par la suite au Niger. Tout comme il a reconnu sa participation à une embuscade tendue contre des touristes suisses entre In Salah et Tamanrasset pour s'emparer de leur véhicule et sa responsabilité de même que celle de son groupe dans plusieurs assassinats de citoyens et de nomades à l'effet de s'emparer de leurs armes et de leur bétail et dans d'autres attentats meurtriers contre les forces de l'Armée nationale populaire. Cela dit, la juge n'a pas eu à suivre le réquisitoire du parquet qui, qualifiant le rapt des touristes de «très dangereux», et considérant de tels actes comme «portant atteinte à l'intérêt sécuritaire et économique du pays», a tout simplement requis la peine capitale contre Gharbia Amar et la réclusion à perpétuité contre le Malien Youcef Ben Mohamed. Le natif de Biskra âgé de 39 ans partage aussi avec son acolyte malien de 25 ans, le chef d'inculpation de «trafic et importation d'armes prohibées ». Le duo a été, pour rappel, arrêté fin 2003 par les forces de sécurité tchadiennes à l'issue de l'accrochage qui les avait opposées au Tchad au groupe d'El Para et qui s'est soldé par la mise hors d'état de nuire d'une trentaine de terroristes. Sept ans après, en 2010, les deux prévenus seront remis aux autorités algériennes sur demande de ces dernières. Et la question que plus d'un n'a pas hésité à se poser comme l'a d'ailleurs fait l'avocate du Malien à la lumière de ce procès qui a vu Amari Saïfi, accusé d'être le tête pensante et l'exécutant de ce rapt comme d'autres innombrables opérations sinistres, est la suivante : Abderrezak El Para sera-t-il, un jour, entendu par un tribunal, lui qui n'a été placé sous mandat de dépôt que depuis deux ans à la prison de Serkadji alors qu'il a été livré en octobre 2004 à l'Algérie avec une médiation libyenne par des rebelles tchadiens qui l'avaient fait prisonnier '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)