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Symposium internationale sur la cybercriminalité : L’Algérie n’est pas à l’abri des attaques



Le professeur Mustapha Khiati, président de l’Observatoire des droits de l’enfant (ODE), a mis en garde contre « la menace de l’explosion de la pornographie et la pédocriminalité » dans une présentation sur « L’enfant, Internet et la cybercriminalité » lors d’un symposium international sur la cybercriminalité organisé les 22 et 23 janvier à Alger par le World Trade Center Algeria.

Une enquête auprès de plus de 100 enfants du Maroc, âgés de 10 à 17 ans, a révélé que plus des deux tiers des enfants interviewés déclarent avoir reçu des offres de voyages, de cadeaux ou de mariage par Internet (Chat) de la part d’inconnus. Il a cité un chiffre : 433 472 sites pédophiles ont été recensés au 31 décembre 2005 par le Bouclier, une association pour la lutte contre la pédophilie et les maltraitances d’enfants. Une enquête de l’ODE en 2006 auprès de 300 enfants des cybercafés d’Alger-Est a démontré, entre autres, que « la majorité des familles laisse les enfants se connecter seuls à la maison car elle pense que les NTIC sont utiles et sans risque ». Le capitaine Ahmed Remili de la Gendarmerie nationale a abordé un thème d’actualité « le blanchiment d’argent via internet et les nouvelles technologies ». Appréhender les comportements délictueux sur les réseaux se heurte à trois contraintes : l’anonymat qui peut efficacement s’organiser sur les réseaux, la volatilité des informations (possibilité de modifier et de supprimer des éléments de preuve quasi instantanément est inhérente à leur nature numérique) et les comportements délictuels qui revêtent souvent un caractère transnational. La cybercriminalité pose des défis aux Etats, rendant nécessaire une coopération internationale.
GÉNÉRALISATION DU « PHISHING »
Elle n’implique pas seulement le droit pénal, mais aussi l’éducation des usagers d’internet et la mise en place de systèmes de sécurité. La criminalité technologique est une activité lucrative, bien organisée et plutôt répandue. La généralisation du « phishing » a été relevée par les spécialistes. Cette technique consiste à envoyer un e-mail en se faisant passer pour un fournisseur de services en ligne (banque, site d’enchères) et en demandant à ses abonnés de mettre à jour leurs informations personnelles par l’intermédiaire d’un site Web falsifié, hébergé par un serveur pirate. Le but est de dérober des informations confidentielles. Il y a aussi le « smurfing ». Le criminel ouvre plusieurs comptes sous la même identité ou avec des pièces différentes. Il fractionne ses dépôts et débite ou crédite les comptes. Autre moyen : les criminels s’échangent entre eux des montants sans que personne n’arrive à établir de lien concret. Le placement et l’empilement s’effectuent en toute quiétude. Le blanchiment d’argent consiste à laver l’argent produit des activités criminelles (trafic de drogue, vente illégale d’armes, corruption, proxénétisme, pédophilie, fraude fiscale) afin de le réintégrer dans les circuits économiques et financiers légaux. Le e-banking, le e-commerce, la bourse en ligne, les casinos et jeux en ligne, les transactions du foncier et de l’immobilier via le Net permettent la réinsertion de l’argent sale. Le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a souligné que l’Algérie ne subit aucune attaque informatique majeure, mais « elle n’en est pas moins à l’abri ». Il faut savoir qu’un Algérien sur 100 dispose d’un PC contre 5,34 sur 100 au niveau mondial alors que 5,83 personnes sur 100 ont accès à internet contre 11,22 sur 100 au niveau mondial.


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