L’immeuble attenant au marché Lallahoum, dont il ne reste qu’un pan, fait peser une menace sérieuse sur les piétons fréquentant ledit marché qui a été aménagé par l’Apc, pour mettre fin à l’incurie qui s’est installée dans le coin et qui y est toujours.
La rue Bab El Oued où se trouve l’immeuble en question, adjacente à la place des Martyrs, est prise d’assaut tôt le matin, sauf quand les policiers effectuent leur descente. L’on croit savoir que l’APC a envoyé ses ouvriers qui n’ont fait que la moitié du travail, un pan est toujours là, faisant peser un véritable danger sur les passants. Pis, les commerçants n’ont toujours pas quitté les locaux situés au rez-de-chaussée, ils y activent toujours. « Les personnes empruntent souvent la galerie d’ombre de l’immeuble. La catastrophe est imminente », se désole un badaud. D’autres brossent un tableau des plus désolants de ce patrimoine qui se perd sans que ceux qui en ont la charge daignent « porter l’estocade ». Un autre fera remarquer que la rue Bab El Oued, ou ce que l’on désignait sous l’appellation de Cardo-documanus romaine, connaît une affluence soutenue. « L’on parle souvent de la vieille citadelle alors que ces immeubles à galerie la ceinturant en font partie. Cet immeuble fait partie du secteur sauvegardé comme le reste de La Casbah », atteste-t-on. Une batterie de lois a été mise en place pour protéger le patrimoine. Celle du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel s’est voulue la plus complète. « Devant l’expliquer, les lois organiques n’ont vu le jour, pour certaines, que quelques années plus tard, créant une certaine gêne chez les exécutants de la loi », se désole-t-on. L’Etat peut faire l’acquisition de ces biens culturels, à l’amiable ou par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique par application du droit de préemption ou par voie de donation. L’inventaire de ce patrimoine, comme stipulé dans la disposition 7 de ladite loi, est fait par le ministère de la Culture. La Casbah, ou l’antique Cassouba, comme se plaisent à l’appeler ceux qui ont gardé une fière nostalgie de son passé à jamais révolu, en fait partie. « Comment procédera-t-on alors pour la sauver quand des fonctionnaires projettent de la raser pour voir ériger en son emplacement un site sans avoir conscience de ce que fut l’antique cité d’El Djazaïr ? », s’interroge-t-on. « Une institution de gestion plus que puissante existe, la direction de la Culture en l’occurrence. Celle-ci est dotée de tous les moyens. La commission nationale des biens culturels a délibéré pour la réhabilitation du secteur Casbah. A ce jour, la direction de la culture n’ayant pas réagi pour une véritable mise en valeur de ce qui reste de la cité historique », insiste notre interlocuteur. « Un secteur sauvegardé est créé et délimité par un décret ministériel, appuyé par un plan permanent de sauvegarde élaboré par le CNERU », ajoutera-t-il. Mme Sator, directrice de la culture, nous dira pour sa part que le transfert des prérogatives de l’ex-Agence nationale d’archéologie (ANA) ne s’est pas encore fait à ce jour. Les intervenants dans les opérations sont multiples. A l’en croire, celle qui s’en occupe est la « cellule Casbah » La mise en conformité avec la loi tarde à se concrétiser. « Les délibérations adoptées par la wilaya lors de sa dernière session n’ont pas encore reçu, à ce jour, l’aval du ministère de l’Intérieur », atteste la directrice. Le secteur sauvegardé dont le plan a été confié au CNERU est élargi. Il touchera, suivant le décret exécutif du 9 mai 2005, aux confins de l’amirauté et englobe de ce fait l’immeuble en question.
Posté Le : 26/07/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Iddir Nadir
Source : www.elwatan.com