Alger - A la une

Rurbain : applaudir et adopter !



C'est mon chauffeur de taxi d'hier qui, sans se faire prier, a remis ça sur le tapis. Plus on approchait d'Alger, plus je réalisais que l'on aurait du mal à lui restituer un lustre auquel ses occupants ont été contraints de renoncer depuis que l'exode rural, ce phénomène épidémique, dont il n'est pas évident de se guérir, est entré dans les m?urs. Depuis que la culture urbaine a cédé délicatesse et raffinement à un monde rural offensif et sans ménagement. Convaincu d'être dans son bon droit depuis qu'il a décidé de conquérir avantages et autres agréments de la ville.Il y a longtemps que les villes ne ressemblent plus à des centres urbains et que les campagnes se sont vidées de leurs occupants habituels. Les choses dites, aussi crûment, sont assimilées par ceux qui n'assument pas vraiment leur façon d'être à des relents de racisme dont se défendrait tout observateur qui déplorerait la désertification de nombreuses régions du pays et l'occupation massive de villes qui se désintègrent sous le regard impuissant de ses habitants. Sous prétexte que les exodes ruraux n'ont rien de surréaliste, regretter que les terres ne soient plus travaillées relèverait d'une discrimination inqualifiable, d'un rejet ou d'une volonté de mise à l'écart de populations qui auraient pourtant droit aux avantages qu'offre la ville à ceux qu'elle accueille avec bienveillance, même s'ils ne la ménagent pas. Que les campagnes soient désertées par des populations, qui préfèrent émigrer avec pour bagages une culture locale à laquelle ils ne renonceront en aucun cas, se justifierait parfaitement au regard des défenseurs des droits élémentaires. Et mon taxi blidéen, comme Président, saurait mettre un terme, affirmait-il, à l'hémorragie qui anéantit les campagnes.
«J'aiderai les paysans à construire leur propre logement et je leur ferai construire une école, un centre commercial, un hôpital, un centre culturel avec un cinéma et des cafés pour se retrouver. Bien sûr je construirai une mosquée parce que, sans lieu de prière, ils risquent de venir occuper la grande mosquée de Bouteflika. Et comme ça personne n'envahit personne et chacun reste chez soi.»
M. B.


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