Alger - Hydra

Révolte à la cité Bois des Pins : “qu’ils envoient toute l’armée, nous résisterons jusqu’à la fin” !



Révolte à la cité Bois des Pins : “qu’ils envoient toute l’armée, nous résisterons jusqu’à la fin” !
A quelques encablures des chancelleries étrangères et de plusieurs sièges de ministères et d’institutions étatiques à Alger, des habitants ont décidé d’enclencher une révolte contre la hogra et l’arbitraire. Depuis le 10 juillet dernier, les habitants de la cité Bois des Pins à Hydra ont su comment transformer l’indifférence légendaire des Algériens en une solidarité qui commence à s’exprimer au grand dam du régime, lequel était, pourtant, persuadé que les Algériens ne s’émanciperaient jamais de leur silence face aux injustices quotidiennes.
Et ben, une nouvelle fois, le diagnostic des autorités est faux. Et au nom de la protection d’un espace vert, des centaines d’habitants ont semé la révolte à Alger. Mardi encore, des jeunes et des adultes se sont opposés aux bulldozers qui ont investi leur cité pour détruire sa verdure et offrir à un promoteur puissant un terrain qui fait rêver tous les entrepreneurs véreux à Alger.
“Nous ne resterons jamais les bras croisés face à ce crime. Nous sommes prêts à mourir pour défendre notre cité et notre espace vert contre la voracité d’un promoteur puissant dont on ignore toujours l’identité. C’est une question d’honneur. S’ils veulent, qu’ils envoient toutes l’armée. Nous, on résistera jusqu’à la mort”, confient ainsi à Algérie-Focus des jeunes de la cité. En choeur, ils lancent un seul cri : Justice !

Depuis le 10 juillet, ces jeunes s’accrochent avec des dizaines voire des centaines de policiers-leur nombre ne cesse d’augmenter de jour en jour- à coups de pierres et de projectiles. Leurs émeutes cycliques ont fini par ébranler tout le quartier huppé de Hydra, un refuge “bunkérisé” par la Nomenklatura du régime.
Mais dans le cœur de ces jeunes révoltés, point de haine ou de ressentiment. Juste une conviction. Celle de défendre sa terre contre les desseins mafieux d’un système qui les rabaisse au rang des “insectes” !
“Sommes-nous des insectes pour qu’ils viennent comme ça envahir notre cité et s’en prendre violemment à nos familles ? Au début, grands et petits, nous avons opposé une résistance pacifique aux forces de l’ordre. Mais, eux, ils n’ont pas économisé leur sauvagerie. Ils ont tabassé les femmes et les vieux sans aucune pitié !”, s’indignent encore nos interlocuteurs.
Aujourd’hui, ils savent bien que leur résistance prend de l’ampleur. Et dans tous les quartiers d’Alger, des comités s’organisent pour exprimer leur solidarité et suivre leur exemple. Esseulés le 10 juillet, presque un mois plus tard, les résistants de la cité Bois des Pins ont gagné une légitimité populaire qui fait craindre le pire aux autorités. Selon plusieurs sources policières, ces dernières appréhendent une contagion à d’autres quartiers où les injustices et les motifs de la protesta ne manquent pas…
“Ces derniers jours, des jeunes révoltés sont venus de plusieurs quartiers d’Alger pour nous proposer leur soutien. Mais nous, nous avons tenu à ne pas offrir aux casseurs une occasion pour semer le désordre. Nous nous battons pour une cause juste. Nous voulons que la loi soit respectée. Nous exigeons que ce puissant promoteur arrête de la bafouer avec la complicité de l’Etat. Nous cherchons à démontrer que nous sommes des jeunes patriotes qui se battent pour la préservation de leur pays. Nous ne sommes pas des drogués et des délinquants comme veut le faire croire le gouvernement“, soulignent enfin nos jeunes interlocuteurs qui camouflent leurs visages avec des cagoules avant de disparaître derrière les barricades dressés à quelques mètres des camions de la police en signe de défi.
Une façon de leur dire : Il faut plus que de la bastonnade pour nous faire taire !



je suis fière d'apprendre que les algériens ne se révoltent pas seulement pour le pain mais aussi pour sauvegarder leurs espaces verts. tenez bon et ne fléchissez pas
mahmoud - fonctionnaire - h.dey, Algérie

05/08/2011 - 17678

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