Alger

Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient L'Algérie toujours en force!



Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient L'Algérie toujours en force!
Publié le 13.02.2024 dans le Quotidien l’Expression

Au coeur de ce riche programme qui se tiendra du 28 février au 11 mars 2024, l'Algérie sera présente via de nombreuses projections ciné, accompagnées de rencontres avec les équipes des films et des débats...
Le cinéma l'Écran, Saint-Denis, mais aussi 'Institut du Monde arabe, le Louxor-Palais du cinéma, à Paris, le Studio, Aubervilliers et enfin, l'Espace 1789 à Saint-Ouen accueillent, du 28 février, jusqu'au 11 mars, la 19 éme édition du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient. Un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles et d'autant plus pour la communauté algérienne qui découvre chaque année ce qui se fait de meilleur en terme de septième art en Algérie et ailleurs.
En effet, depuis 2006, le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient s'attache à prendre le pouls des pays du Maghreb et du Moyen-Orient à travers leur cinéma, en proposant de découvrir sur grand écran la vitalité des cinématographies du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, de Palestine, du Liban, de Syrie, d'Irak, d'Iran... et des diasporas dans le monde, lors de projections accompagnées de rencontres avec les équipes des films et des personnalités du cinéma. Cette année l'Algérie ne déroge pas à la règle en étant fortement représentée que ce soit au niveau des projections ou des rencontres et tables -rondes. Au programme ainsi, on notera ainsi la projection en avant-première du long métrage du franco-algéro-brésilien Karim Bensalah avec son film «Six pieds sur Terre» dans lequel joue notre grand comédien algérien Kader Afak.
Projections-débats entre présent et patrimoine

Le film raconte les péripéties de Sofiane, fils d'un ex-diplomate algérien, qui a beaucoup voyagé. Installé à Lyon pour ses études, il est victime d'une décision administrative et vit sous la menace d'une expulsion. Dans l'espoir de régulariser sa situation, il accepte de travailler pour des pompes funèbres musulmanes. Côté patrimoine, le Pcmmo a choisi de projeter le film algérien, sorti en 1971, unique film du comédien Mohamed Zinet, «Tahia Ya Didou», qui est né d'une commande de la ville d'Alger qui attendait un documentaire touristique... qui ne fut pas du goût des autorités! Mêlant images d'archives et scènes de fiction, le film est un hommage à la ville d'Alger. Au hasard des promenades et des rencontres, Simon et sa femme, un couple de touristes français, découvrent Alger. Simon reconnaît dans un bistrot un Algérien qu'il a autrefois torturé. L'homme le fixe. Pris de panique, Simon s'enfuit...Un film, celui- là qui n'arrête pas de tourner et qui sortira bientôt en France est le documentaire «Bye Bye Tibériade» de Lina Soualem. La projection sera suivie d'une rencontre avec Hiam Abbass, actrice, une des protagonistes du film, mais aussi avec Nadine Naous, co-scénariste, et Gladys Joujou, la monteuse du film. Pour rappel, Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept soeurs.

Des films en avant-première
Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Notons que le film a remporté de nombreux prix. On citera le Prix Ulysse du documentaire, CIihemed 2023, le Prix de la première oeuvre et meilleur documentaire au BFI London Film Festival et enfin le Prix du jury au festival de Marrakech. S'inscrivant dans le cadre de la mémoire algérienne, est le documentaire «Festival Panafricain d'Alger 1969», signé par William Klein. Au coeur d'un festival resté dans les annales, le film se nourrit d'archives des luttes d'indépendance et d'entretiens avec des représentants de mouvements de libération et d'écrivains africains. William Klein suit les principales étapes du festival qui fut qualifié d' «opéra du tiers-monde». Inétendu, on retrouvera cette fois Alger, dans un film d'animation intitulé «Le Chat du Rabbin» de Joann Sfar. Ce court métrage a en effet pour cadre Alger, dans les années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l'éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d'elle... même à faire sa bar mitsva...Aprés le jeune public, place aux adultes, avec cette table ronde o combien intéressante qui aura pour thème: « De quelles images sommes-nous faits?» Pour y répondre, une conversation sera animée entre Wassyla Tamzali et Marie José Mondzain. Wassyla Tamzali, pour rappel, est une Intellectuelle algérienne, écrivaine, féministe, avocate et ex-directrice des droits des femmes à l'Unesco». Elle est aujourd'hui fondatrice et directrice d'un cAentre d'art à Alger et directrice des «Ateliers sauvages»s, un centre d'art contemporain sis à Alger. Marie José Mondzain est pour sa part, philosophe, diplômée de l'ENS et directrice de recherche émérite au Cnrs. Elle s'est spécialisée dans l'étude du rapport aux images et au langage (publicité, propagande, actualités). Elle est l'autrice de nombreux ouvrages parmi lesquels «Image, icône, économie...» (Seuil), «Le Commerce des regards» (Seuil), «Homo spectator» (Bayard) ou Qu'est-ce que tu vois?» (Gallimard). Après la signature de leurs ouvrages au café de France, notamment «En attendant Omar Gatlato» de Wassyla Tamzali et «K comme Kolonie. Kafka et la décolonisation de l'imaginaire» et «Accueillir: Venu(e)s d'un ventre ou d'un pays» de Marie José Mondzain, place à la projection du film «Omar Gatlato» de Merzak Allouache 1976, en osteF. La clôture du Pcmmo, sera marquée par la projection en avant- première du très beau film «Marin des montagnes» de Karim Aïnouz (Brésil, France, Algérie | 2021 | 1h31 | Voste). Le cinéaste Karim Aïnouz décide de traverser la Méditerranée en bateau et d'entreprendre son tout premier voyage en Algérie. Karim Aïnouz nous livre ici un récit détaillé du voyage vers la terre natale de son père. Il est bon à noter que le festival du film du Maghreb et duMoyen- Orient a programmé aussi «La bataille d'Alger» de Gillo Pontecorvo (Italie | 1966 | 2h02 | fiction | Voste, qui sera suivi d'une conférence intitulée « La bataille d'Alger et la censure de la guerre d'Algérie dans le cinéma français.». Enfin, on n'omettra pas de signaler l'hommage appuyé que compte rendre le festival à Emma Raguin, Cofondatrice et directrice artistique du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient, décédée récemment et dont le Pommo lui rendra hommage à l'ouverture de cette «19? édition qu'elle a contribué à imaginer jusqu'au bout.» souligne t-on.
O. HIND



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