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Nouveau round de rapprochement à Alger MNLA-ANSAR EDDINE



Les deux parties qui refusent une intervention militaire prônée par la Cédéao et soutenue par l'ONU, avaient dénoncé cette décision qui est loin d'être une solution.
Confronté à une triple crise, politique, sécuritaire et sociale, le Mali peine à trouver une issue, notamment avec les mouvements islamistes d'Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mujao qui ont profité de la rébellion touarègue pour semer plus de troubles dans un pays considéré comme le maillon faible du Sahel. Néanmoins, tout porte à croire que la rébellion touarègue, que forment le MNLA et Ansar Eddine qui déclinent toute association avec les groupes terroristes, vient d'annoncer son engagement à cesser toutes les hostilités et revenir aux négociations avec le gouvernement malien, récemment accusé par Ansar Eddine «de manquer de sérieux et de jouer les va t- en guerre», et d'«avoir méprisé cette offre à laquelle il n'a jamais répondu positivement». L'adoption de ce réengagement intervient au terme d'une réunion tenue à Alger. Dans ce processus, les deux parties exigent d'Alger de se porter garante, notamment quand il s'agit pour les deux courants de «s'abstenir de toute action susceptible d'engendrer des situations de confrontation et toute forme d'hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle, et tout mettre en oeuvre pour y faire respecter cet engagement», non sans avoir convenu «d'agir de manière à permettre la libération de toute personne détenue en otage dans la zone affectée». Dans ce contexte le représentant d'Ansar Eddine soutient que «les otages ne sont pas en notre possession, mais, nous pouvons aider à leur libération à travers les contacts et les relations qui existent entre les personnes». D'aucuns n'ignorent qu'au moins 10 personnes, dont trois Algériens et sept Français, sont détenues par le Mujao. Le Mnla et Ansar Eddine s'investissent à coordonner leurs efforts pour adhérer à toute «démarche visant la recherche d'une situation pacifique et durable avec les autorités de transition maliennes, à travers la mise en place de forces de sécurité composées d'éléments de leurs groupes respectifs». Cette opportunité qu'il faut saisir, selon des observateurs bien imprégnés de la situation qui prévaut au Mali, dépendra, cependant, d'Alger, appelée à «fixer un calendrier des négociations». Si pour Ansar Eddine, «il faut aller vite», pour l'émissaire du Mnla, «ce partenariat constitue une opportunité pour le Mali de se remettre sur les rails et de trouver une voie pour le dialogue». Les deux parties qui refusent une intervention militaire prônée par la Cédéao et soutenue par l'ONU, après des démarches pilotées par la France, avaient dénoncé cette décision qui est loin d'être une solution, et appellent l'Algérie et la communauté internationale à les accompagner pour trouver une solution pacifique à la crise au Mali. De son côté, le gouvernement de transition malien lance un appel en direction de la Mauritanie pour qu'elle s'implique davantage dans la recherche de solutions. Ayant pu convaincre du bien-fondé et de la pertinence de l'approche par le dialogue, Alger, à ses risque et périls, doit garantir que cet accord ne soit pas qu'un fait établi sur un sable mouvant. Mais au-delà de la responsabilité évidente de ses efforts, Alger n'est pas le seul pays qui est appelé à endosser seul ce lourd fardeau. Le gouvernement malien, qui n'est toujours pas très convaincant sur sa position, est prié d'appuyer le processus du dialogue et cesser de sous-traiter pour des clans occultes qui agissent dans le sens contraire et oeuvrent pour le pourrissement de la situation. Une telle situation a fait que les premiers accords conduits par Alger et ayant contraint Ansar Eddine à se retirer du processus de la cessation des hostilités, «un coup d'épée dans l'eau».


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