NOSTALGIE À la gloire du Central Ring de Belcourt

Les années quarante et cinquante vîmes la consécration d'une pléiade d'artistes comme le regretté Cherif Hamia qui a battu par K.-O. le champion du monde en titre de la catégorie, le Français Robert Cohen, et s'inclina pour le titre mondial au Madison Square Garden de New York face à l'Américain Hogan Kid Bassey.
On peut citer aussi Bob Omar, Bob Youcef, Boutefnouchet Abdelouhab qui fit les beaux jours des grandes écuries françaises, Laroussi, les frères Mostefaoui... Après l'indépendance, la dynamique s'est perpétuée avec la création de grandes écoles comme AC Blida, la JSM Alger, l'AS Police, le W Boufarik, les GLEA, CRB... Au milieu des années 1960 fut créée, conformément aux dispositions des statuts du CR Belcourt (club omnisports), une section boxe dénommée Central Ring de Belcourt. Pris par la frénésie de pratiquer le noble art, les jeunes, dossier à la main, se bousculaient dans la file d'attente formée devant l'entrée de la grande salle pour s'inscrire les premiers. Sous la houlette du grand entraîneur, le regretté ammi Bouafia Brahim, lui-même ancien boxeur professionnel, aidé de ammi Messaoud, commença à prendre en charge les jeunes poussins sur lesquels il avait jeté son dévolu. Les autres, qu'il considérait à juste titre, inaptes à pratiquer ce sport, il leur conseilla, selon leurs morphologies, éventuellement leurs aptitudes, de pratiquer une autre discipline sportive pour laquelle ils étaient peut-être prédisposés. Ammi Brahim, qui fut à un certain moment entraîneur de l'équipe nationale, pris sous son aile, les poulains sur lesquels il fondait tous ses espoirs dans les catégories suivantes :
• Dans la catégorie coq :
- T. Hamimmoud
• Dans la catégorie plumes :
- A. Benbarka
- A. Bettina
• Dans la catégorie léger :
- A. Allaouchiche
- B. Chekired
- S. Yazid
• Dans la catégorie super-léger :
- R. Kouchane
• Dans la catégorie moyen
- D. Belhouari
- B. Benkhedda
• Dans la catégorie mi-lourd
- M. Oudina
- Z. Hadadi
Soumis à un entraînement intense, presque semblable à celui de la vedette du film à succès Rocky, la graine à qui ammi Brahim avait donné le terreau allait faire ses preuves sur les rings nationaux et internationaux. Le Central Ring de Belcourt étoffa l'équipe nationale de trois valeurs sûres qui représentèrent dignement l'Algérie à l'étranger, il s'agit des champions d'Algérie suivants :
- Le fin styliste Rachid Kouchane dans la catégorie super léger.
- Le puissant et talentueux Dahmane Belhouari dans la catégorie moyen.
- L'artiste, regretté Med Oudina dans la catégorie mi-lourd. Le Central Ring de Belcourt, comme les autres clubs du pays, fut victime de dissolution. Ce fut la fin des grands clubs omnisports. Pour le CRB, l'hécatombe commença par la section boxe, ensuite ce furent la grande école de natation, le rugby et le cyclisme. Je pense que ce serait une grave injustice d'omettre de citer quelques-uns de nos grands boxeurs qui ont fait leurs classes en Algérie au début de l'indépendance, en 1962 : le grand Ould Makhloufi du club de Boufarik, Mahieddine du club de Blida, Berrahma et Bouhafs de la JSM Alger si mes souvenirs sont bons, Amiri de l'AS Police, le regretté Ferrahi de Kouba ou El-Harrach, Mamou, Bezzou (GLEA), Kaddour de Boufarik... Si en mille neuf cent soixante-dix sept (1977), les grandes entreprises nationales : Sonatrach-SNS-Sonacome- Sonelgaz-Sonelec-Sonarem, DNC/ANP, Onaco... avaient pris les destinées des grands clubs omnisports, c'était pour former une élite qui dans des joutes sportives internationales défendrait farouchement les couleurs de l'Algérie. Et c'est ce qu'avait fait notre onze national en Coupe du monde de football en 1982 en Espagne. L'arrêt brusque en 1988 du parrainage des clubs par les sociétés nationales a été fatal pour la promotion du sport. Hormis quelques éclaircies ici et là, depuis les résultats n'ont été guère reluisants. Nous espérons que le professionnalisme dans le football apportera les résultats escomptés.