Alger - LITTERATURE ALGERIENNE

Mohamed Bouamra, écrivain : «J’écris ma société, son histoire intime…»



Mohamed Bouamra, écrivain : «J’écris ma société, son histoire intime…»
Mohamed Bouamra est né le 24 février 1940 à Tizi Rached, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. A l’indépendance, il a fait partie des premiers contingents d’enseignants de l’école algérienne.
Après 36 années dans l’enseignement, dont 16 en qualité de directeur d’établissement scolaire, il quitte le secteur et se consacre à l’écriture, une passion qu’il nourrit depuis toujours. Naturellement, Bouamra consacre sa plume à sa société et narre, à travers ses ouvrages, des vies et des destins avec ce qu’ils contiennent de bien et de mal, et souvent étoffés par sa propre expérience.
Dans son premier ouvrage, «De l’enfer au paradis», l’auteur évoque ses souvenirs d’enfant durant la Seconde Guerre mondiale et tout ce qu’elle avait apporté comme privations et douleurs. Puis la guerre de Libération, une autre étape de sa vie et de celle de son peuple qui l’a également marqué par des scènes de violence et des années de peines. L’émigration est l’autre thème auquel Bouamra consacre quelques chapitres dans son roman. Il raconte l’illusion et la désillusion. La vie de l’émigré algérien durant la colonisation, rythmé par des heures de travail usantes, des perquisitions et des arrestations sommaires et des rafles de police, pour qui tout Algérien était coupable de quelque chose. Mais dans cet enfer, il existe toujours un coin de paradis et l’auteur évoque les quelques moments de «paix» que l’émigré arrive à vivre dans son exil. Ce roman, explique Bouamra, devait être publié en 1990, mais pour des raisons financières, le projet n’a pas vu le jour. Depuis, Mohamed Bouamra enchaîne les œuvres et cumule plus de 30 titres, dont 3 publiés.
Le premier ouvrage édité s’intitule «Le Dévouement de la femme kabyle», traduit également vers tamazight. Il est encore question d’émigration, mais aussi de ce qu’elle engendre comme situation au sein de la famille restée au pays. Naturellement, c’est du statut de la femme dont il est question. Ces «veuves de vivants», qui passent leur vie à attendre un mari qui probablement ne reviendra jamais, ou qui ne daigne se rappeler celle qu’il a laissée au village que bien des années plus tard, lorsqu’il sera rejeté par «l’Européenne» ou qu’il décide de rentrer finir sa vie chez lui. Il trouvera cette oubliée toujours dévouée et fidèle et surtout soumise aux dures lois de la société. Le second ouvrage est titré «L’Appel du sang», une continuité de son premier roman, où l’auteur raconte l’éveil ou la prise de conscience des émigrés sur leur condition et les liens qui les rattachent à leur pays d’origine.
«Un amour impossible» est le titre de son troisième ouvrage. Bouamramet la lumière sur un autre fait de société.
Celui des amours brisées par un patriarcat autoritaire et despote. Il relate l’histoire d’un couple qui se voie interdire l’union sacrée et dont l’histoire se termine par un drame, celui du suicide.
En filigrane, l’auteur évoque quelques aspects de la vie estudiantine dans une Algérie indépendante et rappelle les combats idéologiques et identitaires auxquels l’université servait de scène.
Mohamed Bouamara fait appel à l’imagination et à la fiction pour créer ses personnages et ses lieux, et cela ne l’éloigne pas pour autant de la réalité. «Si je n’ai pas vécu personnellement toutes les situations dont s’inspirent mes romans, elles sont cependant réelles et puisées du vécu de beaucoup de gens», explique Bouamra. Et d’ajouter : «J’écris ma société, son histoire intimepour qu’on se remémore ce qu’elle a vécu de positif ou de négatif.»



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