Maâlem Benaissa, la passion du gumbri

Né en 1965 à Alger, Benaissa Bahaz est considéré comme l’un des rares et brillants maâlem des gnawa algérien. Ayant baigné dès son plus jeune âge dans le milieu artistique, son père l’a rapidement initié au gumbri, instrument de musique traditionnel des peuples Gnawa. Les Gnawa sont des descendants d’anciens esclaves noirs issus de populations d’origine d’Afrique noire. En marge de cette initiation, son paternel lui a également inculqué la rigueur dans le travail et le respect des ancêtres.
Pour autant, Benaissa ne va pas tarder à s’émanciper de la tradition et utiliser le gumbri pour découvrir des sonorités nouvelles, notamment en collaborant avec d’autres artistes. S’il puise ses inspirations spirituelles chez Alla de Béchar, il découvre l’univers du rock algérien en compagnie du groupe T34. Benaissa se déplace ensuite dans la ville de Kenadsa, l’un des plus grands carrefours culturels d’Algérie et la Mecque des Gnawas.
Les années passent, et voici que l’artiste intègre le groupe Diwan Dzair. Naturellement, il en devient le leader grâce à son expérience musicale et son art dans la manipulation du gumbri. Tout en harmonisant les diverses influences, le groupe penche plus spécialement vers les tendances jazz et blues. Mais c’est par son gumbri et grâce à ses sonorités graves et nourries que Benaissa accroche l’attention de son auditoire. Le groupe se produit dans de nombreux concerts et festivals tout à travers l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et même à Cuba.
Le temps passe, et Benaissa redevient un grand maâlem et fait le ménage dans la musique de Diwan Dzair pour réaliser un album de pur Diwan, intitulé « Daoui ». Le retour vers les racines et les traditions est acté. En 2005, Benaissa signe la bande originale du film documentaire « Tagnawitatitude ». Pour un temps, il vole de ses propres ailes. Il est ainsi une des têtes d’affiche de la première édition du festival international de musique gnawi.