Les Polonais, «invités» de l'Algérie

En dépit du discours politique et médiatique, le secteur du tourisme continue de souffrir des mêmes défauts d'impréparation pratique.Al'invitation du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, une délégation d'opérateurs et de médias polonais va visiter l'Algérie jusqu'au 27 février. Au cours de son séjour, le groupe ira à la découverte de sites touristiques, culturels et archéologiques, à Alger, Tipasa, Oran, Tlemcen, Djanet et Bou Saâda. Selon un communiqué du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, «cette visite intervient après le succès remarquable de la participation algérienne au Salon international du tourisme et des voyages de Varsovie (Pologne), organisé en novembre 2013, où le stand Algérie a été classé meilleur espace d'exposition, et a permis aussi d'annoncer la création de la Chambre algéro-polonaise du tourisme». L'intérêt pour le marché polonais est certes appréciable, mais n'y a-t-il pas un peu d'exagération 'Des journées algériennes du tourisme, de la gastronomie et de l'artisanat traditionnel ont déjà eu lieu en octobre 2013. Récemment, une délégation polonaise est venue à Alger.Il faut savoir que toutes ces manifestations ont été financées et prises en charge par les Algériens. Dans la logique du ministre, «les potentialités touristiques que recèle l'Algérie permettent d'attirer un grand nombre de touristes polonais et de leur offrir un produit touristique diversifié, selon leur désir, sachant que le nombre de touristes polonais à l'étranger est estimé à plus de 17 millions par an», des propos qu'on peut trouver sur le site web du ministère. Combien sont-ils à visiter l'Algérie ' En dépit du discours politique et médiatique, le secteur du tourisme continue de souffrir des mêmes défauts d'impréparation pratique. Compte tenu des adaptations auxquelles le secteur doit faire face, «avoir des idées» ne suffit plus et il y aurait grand profit à mettre en avant des considérations plus prosaïques de mise en ?uvre de mesure de la performance, de conduite du changement et de management.Il importe de savoir comment occuper les espaces lors de la participation aux salons et manifestations spécialisées et surtout comment les investir. Nous avons besoin, compte tenu du déficit de communication, à investir ce genre d'espace et à faire un travail de proximité qui va permettre de travailler sur la sympathie. Malheureusement, on déplore le fait que les institutions en charge d'organiser ces manifestations aussi bien à l'étranger qu'en Algérie nous donnent le contenant, mais le contenu reste à faire. Avant d'organiser des «eductours» en faveur des étrangers, il y a lieu de s'interroger sur les attentes des consommateurs, de cerner les tendances lourdes et les comportements des touristes. Il faut être clair : c'est à partir de cette connaissance du marché et des clientèles ciblées qu'on pourra développer le secteur.