ALGER- Fermés depuis plusieurs mois par mesure de prévention contre la propagation du coronavirus, les musées de la Casbah d'Alger, monuments historiques de la vielle médina et haltes incontournables des visiteurs, accueillent de nouveau le public depuis le début du mois de septembre suite à la réouverture des musées et bibliothèques.
Malgré une affluence moins importante, les responsables des palais Dar Khedaoudj El Amia et Dar Mustapha-Pacha s'affairent à mettre les dernières retouches pour garantir un accueil des visiteurs dans le "respect" d'un protocole sanitaire et des mesures de prévention contre la propagation du Covid-19.
Au musée national public des Arts et traditions populaires, l'établissement n'est pas complètement prêt à renouer avec l'affluence des visiteurs pour cause de travaux d'entretien en cours d'exécution qui ont retardé le montage des expositions permanentes, a-t-on constaté.
Bien que l'affluence ne soit pas celle des "grands jours", Farida Bakouri, directrice du musée, s'est montrée "optimiste" quant à la reprise des activités de son établissement. "Nous avons mis en place un dispositif préventif et appliqué des tarifs réduits pour les visiteurs, a-t-elle assurée, notant à ce titre, que les "contraintes liées au transport ont impacté négativement l'affluence et l'avancement des travaux d'entretien" prévus dans les six salles d'exposition.
La tenue des expositions permanentes, le montage du mobilier ancien (salons, chaises, chambres à coucher...) et la mise en place des pièces de gros volume comme les jarres et les coffres dépend de la "finalisation des travaux" de peinture des vitrines des salles d'exposition et le nettoyage des éléments architectoniques.
Farida Bakouri a également indiqué qu'un protocole sanitaire spécial a été élaboré pour ce musée, afin de s'adapter à l'exiguïté des espaces. Le musée "ne prendra pas plus de 25 personnes réparties en deux circuits et pour une durée de visite de 45 minutes".
D'une surface totale de 590 m², Dar Khedaoudj El Amia, a été construite vers 1570, dans le quartier de Souk El Djemâa dans la basse Casbah, par Raïs Yahia avant d'être acquise par Khaznadji Hassan Pacha, trésorier du dey Mohamed Ben Othmane. Elle abrite depuis 1987 le Musée des arts et traditions populaires qui draine en moyenne quelque 30.000 visiteurs par an.
Dans une autre venelle de ce même quartier, Dar Mustapha Pacha, célèbre pour les innombrables carreaux de faïence qui tapissent ses murs, abrite le Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, qui a, lui aussi, rouvert ses portes en s'astreignant un protocole sanitaire pour l'accueil du public.
"Nous avons utilisé 50% des capacités accueil du musée dont l'accès est conditionné par le port de masques et limité à seulement 20 personnes par groupe", a affirmé le directeur du musée, Sami Dandan.
Durant le confinement, toutes les œuvres ont été décrochées par mesure de sécurité, ce qui nous a permis de procéder à un inventaire et nettoyage des œuvres et entreprendre des travaux de peinture et d'entretien de cette bâtisse, a-t-il expliqué.
A la question de savoir si l'établissement est prêt à renouer avec l'affluence d'avant, le responsable fait remarquer que le taux de fréquentation de Dar Mustapha Pacha "diminue" généralement en période hivernale et augmente au printemps et en été pour atteindre une moyenne annuelle de 12.000 visiteurs (locaux et étrangers).
Dar Mustapha Pacha a été achevée en 1799 pour Mustapha Ben Brahim Pacha, Dey d'Alger de 1798 à 1805, cette demeure a abrité la bibliothèque nationale sous occupation française jusqu'en 1948.
Dar Khedaoudj El Amia et Dar Mustapha Pacha sont ouvertes au public du samedi au jeudi de 8h30 à 16h30.
Posté Le : 21/10/2020
Posté par : patrimoinealgerie
Source : APS