Alger - Algérie-Russie

Le président russe bientôt à Alger: Business et armement au menu



Le président russe Dmitri Medvedev effectuera du 6 au 8 octobre prochains une visite officielle en Algérie, avec au menu la relance de la coopération économique entre les deux pays.

Selon la radio nationale, le président de Russie sera accompagné d'une forte délégation économique et commerciale, notamment les représentants des fleurons de l'industrie russe. Une réunion a dans ce sens regroupé à Moscou autour de l'ambassadeur d'Algérie Smail Chergui, plusieurs responsables des chambres de commerce russe et arabo-russe. Au menu: la préparation de cette visite qui coïncidera avec l'organisation de la première exposition des produits russes en Algérie, ainsi qu'un forum des hommes d'affaires dédié aux potentialités et aux opportunités de partenariat entre les deux pays.

On le devine, la visite du président de Russie à Alger sera consistante, d'autant que Moscou aspire à revenir en force sur le marché algérien, notamment dans les domaines de l'industrie lourde, les transports ou les équipements militaires. «Il est temps que les entreprises (russes) jouent un plus grand rôle dans le confortement des relations entre les deux pays», a souligné le diplomate algérien à Moscou, estimant que «l'exposition des produits russes en Algérie et le forum des hommes d'affaires seront une occasion de plus pour consolider les relations économiques entre les deux pays». Il a appelé les milieux d'affaires et industriel russes «à entrer en force dans le marché algérien» par le canal des chambres commerciales algéro-russe et arabo-russe. La visite à Alger du président russe, qui intervient presque deux années après celle de Bouteflika à Moscou en 2008, est de nature à relancer autant la coopération politique qu'économique entre les deux pays. Partenaire privilégié de Moscou dans le domaine de l'armement, l'Algérie aspire pourtant à diversifier ses relations économiques avec le géant russe, qui lui, lorgne du côté du secteur énergétique pour ses investissements et ses échanges avec Alger. Lors de sa visite à Moscou en 2008, Bouteflika a rencontré l'ancien pensionnaire du Kremlin, Vladimir Poutine, qui lui a notamment rappelé qu'il est «important que les deux pays intensifient leur coopération bilatérale», avant d'affirmer que «nous ne souhaitons pas que nos entreprises se heurtent à des problèmes dans votre marché lorsque votre pays aura signé les accords de libre-échange avec l'Union européenne en 2012.» Bouteflika lui a répondu à sa manière, en manifestant les insatisfactions de l'Algérie, non seulement dans l'affaire des Mig-29, mais du niveau des échanges commerciaux entre les deux Etats. «Sur le plan commercial, personne n'est content. Ni vous ni moi. Il faudrait savoir donc pourquoi l'année 2006 était meilleure que 2007", avait-t-il lancé à Poutine. Pour autant, les deux pays veulent plus que jamais capitaliser leurs bonnes relations politiques pour les étendre au domaine économique. Au mois de juillet dernier, lors de la réunion de la 4e commission mixte algéro-russe, les deux pays avaient confirmé leur volonté d'aller plus en avant dans leur coopération économique, et rattraper le retard perdu depuis la chute du régime communiste. Plus concrètement, l'Algérie, par la voix du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, avait appelé les grandes entreprises russes, lors des travaux de la 4e commission mixte qui se sont déroulés à Alger avec la participation du ministre russe de l'Energie Serguei Chmatko, à «apporter leur contribution dans l'exécution des différents projets inscrits dans le programme d'investissements publics pour la période 2010-2014".

 Ce programme, doté d'une enveloppe budgétaire de 286 milliards de dollars, suscite beaucoup d'intérêt dans les milieux d'affaires européens. A cette occasion, M. Djoudi avait relevé que ce programme «permettra d'initier des partenariats dans le cadre d'appels d'offres lancés pour la réalisation de grands projets», et a réitéré «l'entière disponibilité de la partie algérienne pour la mise en place d'un partenariat économique fondé sur l'encouragement mutuel des investissements, ainsi que le transfert de savoir-faire et de technologie de la part des entreprises russes».

 Pour le ministre russe de l'Energie, M.Chmatko, l'Algérie constitue «un partenaire clé de la Russie dans la région», affirmant la volonté des autorités de son pays de promouvoir et diversifier la coopération économique bilatérale.» Les sociétés russes sont prêtes à apporter leur savoir-faire dans les domaines de coopération sollicités par l'Algérie comme les travaux publics et les ressources en eau, mais aussi les transports maritime et ferroviaire ainsi que l'industrie aéronautique», avait-il indiqué dans son intervention, lors des travaux de la 4e commission mixte économique et commerciale. Pour autant, la coopération commerciale entre Alger et Moscou reste en deçà des aspirations des deux pays: moins d'un milliard de dollars d'échanges commerciaux en 2009, hors contrats militaires. Les chefs d'Etat des deux pays avaient signé en 2001, un accord de partenariat stratégique. La venue à Alger de Medvedev, sera-t-elle le déclic pour un renouveau des relations entre les deux Etats, au-delà des bonnes intentions de conjoncture ?





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