Alger - INSTITUTIONS

Le FLN ouvre la boîte de Pandore



Le FLN ouvre la boîte de Pandore
Le vieux parti dans tous ses étatsEt subitement tout s'accélère. Le FLN cesse d'être une force d'inertie.La violente polémique qui a opposé l'actuel secrétaire général du parti, Amar Saâdani à Abdelaziz Belkhadem a ouvert la boîte de Pandore du vieux parti. Plusieurs fronts sont désormais ouverts. Hier, l'aile proche de Amar Saâdani a diffusé une information sur plusieurs sites Internet selon laquelle le congrès du parti se tiendra à la fin du mois de mai prochain. «Amar Saâdani a déposé aujourd'hui, mardi 28 avril (hier, Ndlr) une demande d'autorisation pour la tenue du congrès du 28 au 30 mai, à la Coupole du complexe olympique du 5-Juillet», rapporte le journal on line algériepatriotique citant comme source le site arabophone Koul Al-Djazaïr. «La demande d'autorisation a été déposée auprès des services compétents de la wilaya d'Alger par trois membres du comité central dont Hocine Khaldoun et Salah Selougha», ajoute la même source. Une manoeuvre de plus de Amar Saâdani pour affaiblir ses détracteurs. Arrivera-t-il à relever ce défi' Nos tentatives de joindre aussi bien le porte-parole du parti, Saïd Bouhedja que les proches du secrétaire général, étaient vaines. Cependant, une source au sein du parti soutient qu'il est pratiquement impossible d'organiser un congrès dans les 30 jours à venir «dans la mesure où les commissions de préparation n'ont pas été établies dans plusieurs wilayas, les mouhafedhs n'ont pas été désignés, sans compter le fait que les congressistes qui se comptent en centaines n'ont pas été désignés», justifie notre source ajoutant «qu'en plus de ces préparatifs, il faut qu'il y ait des recours et d'autres préparatifs dont le parti est loin de s'être acquitté». Le FLN est une lourde machine qui nécessite une aussi lourde logistique pour se permettre d'organiser un congrès en 30 jours. Acculé, pressé de toutes parts, M.Saâdani donne l'impression d'un véritable naufragé qui tente de s'accrocher à n'importe quelle branche. Aussi, a-t-il décidé de tenir le Xe congrès au moment où la crise s'accentue au sein du parti et l'opposition devient de plus en plus féroce. Hier, c'est près d'une centaine de militants qui se sont rassemblés à Ksar Chellala, à l'appel des opposants à Saâdani pour protester contre les agissements de la direction du parti. «C'est un cycle de sit-in qui touchera toutes les régions du pays», a déclaré à L'Expression Kassa Aïssa ajoutant, en paraphrasant Malek Hadded, que «c'est le point final d'un roman qui vient de commencer». Il faut dire que cette idée de sit-in cycliques est extrêmement dangereuse dans la mesure où elle porte en elle les germes de dérapages. Après le mouvement de redressement, le groupe de Belayat, les membres du comité central, ce sont les députés qui montent au créneau. Dans un communiqué rendu public avant-hier, 118 députés ont demandé au président d'honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika, d'intervenir pour mettre fin aux «dérives» et aux «atteintes» aux textes du parti commises par la direction nationale. Ces derniers sortent ainsi de leur position de spectateurs pour dénoncer les pratiques et surtout la gestion unilatérale des affaires du parti par Amar Saâdani. Les 118 députés, dont le nombre est contesté par la direction nationale, reprochent au secrétaire général la déstructuration des instances locales (création de nouvelles mouhafadhas jugées illégales), l'atteinte aux assemblées élues dont l'APN et la confiscation de la volonté des militants. Ces députés dénoncent également «l'opacité dans laquelle se prépare le Xe congrès et les pratiques autoritaires, hasardeuses et les décisions irréfléchies que prend la direction nationale en totale contradiction avec les principes de la démocratie et aux traditions du parti». Pour eux, ces pratiques hypothèquent l'avenir du parti et du pays. Ils disent ne pas accepter les «décisions individuelles» prises par M.Saâdani dont la légitimité est également contestée. Avant eux, Abdelaziz Belkhadem, ex-secrétaire général du parti, a marqué son retour dans la lutte pour le contrôle du FLN à travers l'organisation, vendredi dernier, d'un dîner auquel il a confié des cadres et des membres du comité central à l'occasion de son retour de la Omra. Il ne faut pas aussi perdre de vue l'activisme du groupe de Abdelkrim Abada qui, bien qu'opposé au retour de Belkhadem à la tête du FLN, ne soutient pas Amar Saâdani dans sa gestion qualifiée de «désastreuse» pour le FLN. Face à la contestation qui s'accentue, Amar Saâdani seul contre tous...




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