Un pan de mémoire a été effacé de l’ancienne médina. Il s’agit du fameux cimetière des Deux Princesses qui, le moins qu’on puisse dire, a fait l’objet d’une déprédation délibérée.
Un lieu de sépulture, qui, non loin de la mosquée Sidi Abdellah, a été rasé par des bien-pensants qui agissaient dans la « tourmente » des années 1990, nous disent, non sans une pointe d’amertume, les anciens Casbadjis. En empruntant la sinueuse rue Sidi Abdellah, on débouche sur la rue N’fissa où existe une minuscule nécropole. Il y a la koubba, sous laquelle dort le vénéré Sidi Benali Ben M’hammed. Jouxtant le mausolée de ce dernier, il y avait, à l’ombre de trois figuiers sacrés, le tombeau de Sidi Braham Ben Moussa et les deux tombes à stèles de marbre qui contenaient les restes des deux princesses, en l’occurrence Nfissa, fille de Hassan Pacha et Fatéma, fille du bey Hassan, mortes en pleine jeunesse. Actuellement, le cimetière dit des Deux Princesses n’est plus. Une chape de béton a supprimé toute indication pouvant édifier la postérité sur le lieu historique. Les bêtisiers ont fait preuve d’un geste plébéien qui ne se résume pas moins à un outrage à l’Histoire et une offense à la mémoire collective. Mais n’est-ce pas qu’on pouvait lire, autrefois, l’épitaphe d’imploration gravée sur la tombe de Fatéma : « Que Dieu lui pardonne, ainsi qu’à tous les musulmans. Amen, Amen ! » Quant au mausolée du saint homme, Sidi Bougeddour, la structure trônant dans une ruelle clair-obscur, vient d’être réhabilitée. Le lieu sert à l’enseignement du Coran pour les enfants de la cité.
Posté Le : 20/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : M. T.
Source : www.elwatan.com