Cette mosquée, lun des édifices les plus importants de la période ottomane, est encore aujourdhui le grand temple hanafite1 Certaines de ses formes évoquent lart byzantin. Elle aurait été conçue par le maître duvre musulman al-Hâjj Habîb qui se conforma aux modèles ottomans, et non comme le raconte la légende par un esclave chrétien qui aurait marqué cette mosquée du symbole de sa foi.
Son plan est basilical, ses trois nefs perpendiculaires au mur de la qibla sont coupées par cinq travées. La nef centrale et lavant dernière travée sont surélevées formant au niveau du toit une croix latine, dont le croisement des bras est surplombé dune coupole, tandis que les nefs latérales sont couvertes de coupolettes et de terrasses plates surmontant des arcs de cloître, allégés à leur base de défoncements en arc brisé. La nef centrale est couverte en berceau, ses arcs doubleaux retombent sur des piliers cruciformes ; elle magnifie lespace de la qibla par une largeur importante et par une coupole sur pendentifs légèrement ovoïde, dont le profil à la pointe nettement accusée rappellerait le dôme de l'église syrienne de Saint-Georges d'Ezra. Lusage des pendentifs évoque les coupoles d'Istanboul. La coupole est circonscrite aux quatre angles par les coupolettes ovoïdes des nefs latérales, qui reposent sur un tambour octogonale et quatre pendentifs. Solution classique dans le monde byzantin, dont on connaît de nombreux exemples à Constantinople, comme à la Kilise Camii. De larges voûtes en berceau relient ces coupoles d'angles. Des massifs de maçonnerie en assurent la stabilité, suivant un procédé familier aux constructeurs byzantins. Les arcs de cloître ont pu être ici préférés aux coupoles car les espaces à couvrir étaient rectangulaires et non carrés.
Son mihrâb possède une niche octogonale, coiffée d'un cul-de-four. La partie inférieure est ornée de carreaux de céramique encadrés par deux plinthes de marbre. Le magnifique minbar en marbre, fabriqué en Italie, provient de la mosquée al-Sayyida détruite en 1832, qui se trouvait non loin de là, en face de lentrée principale de la résidence du Dey (Djenina).
Vue générale, fin du xixe siècle
Cette mosquée, d'allure si profondément byzantine, est pourvue d'un minaret carré à lanternon de silhouette maghrébine, couronnées dune frise de céramique, aux proportions très élégantes. Sa forme proche des églises se retrouve dans certaines mosquées de la péninsule balkanique. On rencontre également des édifices algérois au profil similaire, comme les mosquées dAli-Bitchnin ou de Ketchawa. Dans l'un et dans l'autre cas, il s'agissait d'allonger la salle de prière afin daugmenter la place réservée aux fidèles.
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Posté Le : 09/01/2015
Posté par : patrimoinealgerie
Photographié par : Hichem