La 6e édition du festival international de l’art contemporain (FIAC) se tient actuellement, et jusqu’au 31 janvier 2015, au musée national d’Art moderne et contemporain d’Alger. Sous le thème « La Tekhné, l’art du designer », cette nouvelle édition est complètement dédiée au design.
En effet, après avoir exploré différentes expressions plastiques lors des éditions précédentes, le commissariat du FIAC a décidé de faire un focus sur le design, qu’il soit graphique ou d’aménagement. Ainsi, vous aurez à découvrir des créations originales, de créateurs Algériens principalement, mais aussi de designers étrangers.
Au fil de votre exploration, vous pourrez admirer l’installation, imposante, mais essentielle à la scénographie « Baba Salem / Yasmine, souvenir d’enfance » de Cherif Med Jeber, Les lampes et les lustres en céramique et en verre de Samir Hamiane, le banc « Afrika Urbana » du marocain Lahlou Hicham, « Tifrat, solution berbère » de Mammeri Leila, le mobilier métallique industriel du Burkinabais Ouattara Hamed, La valse des vases colorés de Ourad Mohamed et « Bumpit-Alger », œuvre faite de mobiliers de récupération, sublimée par une projection 3D du français Bertrand Planes.
L’une des œuvres majeures de cette année n’est autre que « Community Puchings Bags » du sud africain Johann Van Der Schiff. Ayant grandi en Afrique du Sud, les questions de relations de pouvoir dans la société sont sous-jacents d’une grande partie du travail de Johann, c’est pourquoi son installation représente plusieurs « puching ball », chacun représentant une tête de ce qui représente le pouvoir et le rapport oppresseur/opprimé. En somme, une œuvre interactive, une espèce de défouloir où l’on pourrait venger toutes nos frustrations liées à l’abus de pouvoir.
Cette nouvelle édition du FIAC se veut aussi être un tremplin pour la nouvelle génération de designers Algériens. Ils sont nombreux à exposer leurs œuvres au MAMA. Il y a les « Table et tabouret Verda » de Belkebir Amine, « Chaise le Trône » de Drouche Walid, « Chaise Mante » d’Issadi Said, « W-Light » de Rahil Neila, « MW » de Massoud Idir, le talentueux Mourad Krinah avec son Papier peint graphique et le coup de grâce revient, sans conteste, à Walid Bouchouchi, son culot, son courage et sa force de proposition, avec son installation « Shita » dont le slogan est « 7ak Tarba7 ».
En somme, une exposition intéressante, des œuvres audacieuses et engagées pour certaines, une belle scénographie, un beau catalogue mais, où est le festival dans tout ça ? Un festival ne devrait-il pas investir son territoire ? Vulgariser, à grande échelle, son activité ? Questionné et élargir son public ? Quand on pourra répondre positivement à ces questions, on pourra alors parler de festival.
Posté Le : 08/12/2014
Posté par : Imidiwan
Ecrit par : Samy Abdelguerfi