Alger - Autres événements culturels

Festival des cultures des peuples des déserts du monde à Alger : Jaune comme le sable, bleu comme la mer



Tous les déserts du monde se sont réunis sous le ciel ombrageux d’Alger pour célébrer ce que Chérif Rahmani nommera « le 3e festival des cultures et civilisations des peuples des déserts du monde » qui se déroulera jusqu’au 20 décembre.

Le président de la Fondation des déserts du monde, également ministre de l’Aménagement du territoire, a réuni à la Safex depuis jeudi 14 décembre, une trentaine de pays concernés par les problèmes liés à la désertification. Sous l’œil bienveillant de l’ambassadeur d’Italie, qui a contribué à la tenue des festivités par l’octroi d’une enveloppe de 450 000 euros, mais également du ministre du Développement rural et du ministre délégué de la Ville, le flambeau est passé des mains du représentant émirati à celles du représentant du désert algérien. Un flambeau synonyme de lutte contre le phénomène de la désertification. « C’est l’occasion de faire rencontrer tous les peuples des déserts du monde et de créer un front pour la préservation des déserts qui ont tendance à être oubliés », expliquera Chérif Rahmani. Puis c’est un défilé de costumes, de couleurs, de chants, de poésie et d’odeurs. Impressionnants, les aborigènes d’Australie ont donné une toute autre dimension au festival en montrant la diversité des peuples habitant ces zones arides. Dans une presque totale nudité, ils exposent leurs corps basanés à un rythme endiablé dont seuls les peuples de ces tribus détiennent le secret. Il tombe des trombes d’eau à Alger mais le soleil brille à l’intérieur de la Safex. Dans un nuage de fumée arrivant d’on ne sait où, la danse est relayée par un défilé de peuples du désert asiatique. La Chine. Les joues roses, le visage rond et les yeux bridés, ces peuples du désert ajoutent une note d’impétuosité de couleurs mais également de raffinement aux danses précédentes. Le désert n’est pas que bleu turquois surmonté d’un turban foncé pour voiler un visage ocre et de grands yeux noirs. Le désert n’est pas qu’arabe ou berbère, il s’offre sous toutes ses coutures le temps d’un spectacle dans un des pavillons de la Safex, devenu exigu pour l’occasion. Des kheïmas sont montées un peu partout dans le salle offrant confort et intimité aux visiteurs. Le désert qui s’est invité dans la capitale algérienne et qui parcimonieusement donne un peu de lui-même en révélant quelques-uns de ses secrets, est rehaussé par les couleurs que portent ses peuples. Comme on tient un étendard, des couleurs différentes sont portées par les troupes folkloriques du Maroc, du Sénégal, de la Chine ou du Mexique. Mais toujours en toile de fond, ce regard qui vire à l’ocre et qui rappelle l’héritage ancestral que le désert ne divulgue qu’à ses seuls habitants. Le port droit et le corps gracile, les peuples des déserts d’Afrique concurrencent ceux d’Asie ou d’Amérique mais une connivence les lie, un secret les rassemble. Le visiteur qui se rendra à la Safex pour profiter de ces spectacles ou pour sentir un peu de désert qui sera l’hôte des Algérois jusqu’au 20 décembre, prendra le risque de goûter l’élixir du désert et de s’en retrouver affligé. Un danger en effet le guette, celui de la descente ou plutôt, dans le cas présent, celui de la sortie du pavillon de Safex. Pour ne pas prendre trop de risque, il faudra choisir un jour de grand soleil pour ne pas se retrouver après le festival à réserver un billet pour le Sahara.




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