Hier, j'ai eu le privilège d'assister à l'Institut français à la projection du documentaire captivant sur Fernand Pouillon, un architecte dont la vie et l'œuvre ne cessent de fasciner. À travers ses réalisations et son parcours tumultueux, Pouillon incarne à lui seul une époque de bouillonnement créatif et d'audace architecturale.
Le documentaire, réalisé par Jean-Marie Montangerand, nous plonge dans la vie de cet architecte hors du commun, qui, le 8 septembre 1962, devient l'homme le plus recherché de France après s'être évadé de prison, conséquence d'un scandale immobilier retentissant. Malgré cette épreuve, Pouillon a laissé derrière lui un héritage architectural impressionnant, ayant construit plus de 5 millions de mètres carrés, principalement en France et en Algérie.
Ce qui frappe dans le récit de Pouillon, c'est son énergie inépuisable et son engagement envers la construction de logements pour les plus modestes. Parcourant des milliers de kilomètres chaque semaine, souvent en avion à hélice, il se rendait sur des chantiers, jonglant entre Marseille, Paris, Alger, voire même en plein désert. Son dévouement à la réalisation de projets architecturaux de qualité, malgré les obstacles politiques et financiers, force l'admiration.
Mais ce qui n'est peut-être pas assez souligné, c'est le rôle crucial de Jacques Chevallier dans la carrière de Pouillon. Grâce à l'aide, au soutien et à la complicité de Chevallier, Pouillon a pu concrétiser ses projets en Algérie post-coloniale. Jacques Chevallier, industriel et homme politique franco-algérien, a été un allié précieux, contribuant à la réalisation d'une cinquantaine de complexes touristiques, témoignages éclatants de l'ingéniosité et de la vision de Pouillon.
Fernand Pouillon demeure ainsi un exemple inspirant d'audace et de détermination, dont l'œuvre continue de marquer le paysage architectural français et algérien.
Posté Le : 13/05/2024
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Hichem BEKHTI.