- Avant de répondre à votre question, permettez-moi de vous raconter mon rapport affectif avec Oum Kalsoum, la chanteuse préférée de mon père, dont la voix demeure aujourd'hui gravée dans ma mémoire. Les chants de cette grande dame sont d'une rare beauté, les textes sont sublimes et les variations de sa voix sont des couleurs qui vous caressent l'ouie. Il écoutait donc sans se lasser Les Roubaiet de Omar Khayyâm. En essayant de nous initier à sa passion, nous ses enfants, il nous imageait avec des mots accessibles et avec une grande patience cette poésie. Et comme j'étais une petite fille qui idéalise son père, je partageais avec conviction ses folies.
Je me suis mise à fouiller dans sa bibliothèque et j'ai commencé à découvrir son trésor, son jardin secret, des poètes : Baudelaire, Verlaine, Rimbaud. Et sur la même étagère, on pouvait trouver des livres d'El Djahiz, Maïakovski, El Moutanabi, Adonis, Tewfik El Hakim, Nizzar El Kabani, La fontaine, Mohamed Dib, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Benhadouga, Maxime Gorki, Maupassant, Omar Khayyâm, ce dernier illustré avec de belles miniatures persanes... Dans cette bibliothèque cohabitaient deux langues, l'arabe et le français, deux fenêtres qui s'ouvrent l'une vers l'Orient et l'autre vers l'Occident.
Comme tous les enfants, j'adorais le dessin. Je dessinais tout le temps ; je ne me souviens pas d'avoir joué avec une poupée, mais quand on m'offrait une boîte d'aquarelle ou des crayons de couleur, j'étais aux anges. Mon père me permettait de consulter le plus beau et plus le fascinant de ses livres, Kalila oua dimna d'Ibn El Mokafai, avec de magnifiques dessins. Je me suis mise spontanément à copier ces illustrations. Fait qui m'a incitée et motivée à découvrir le monde de la miniature à la Société des Beaux-arts et, plus tard, les arts plastiques à l'École Supérieure des Beaux-arts.
Mon adolescence a été marquée par l'euphorie d'une jeunesse qui chantait à tue-tête Marcel Khalife. Il donnait régulièrement des concerts à Alger. Le chanteur libanais était notre Georges Brassens. Le poète palestinien Mahmoud Darwish nous faisait vibrer par sa voix et sa poésie. Je suis devenue chanteuse, le temps d'une folie, et j'avais comme seul musicien mon frère qui jouait du luth. Mon père, qui était encore plus excité que nous, a transformé la maison en loft, en salle de concert et café littéraire, invitant ses amis, souvent des artistes ou des écrivains. J'avais un public de qualité pour une chanteuse qui chantait faux.
Un de mes fans parlait beaucoup de la littérature allemande : Abou Laid Doudou. Ce sont ses propos qui m'ont fait découvrir Ainsi parlait Zarathoustra. La venue du poète Adonis à la maison a été déterminante. Je me suis mise à acheter mes premiers livres de poésie, ils étaient à la portée de mon argent de poche: L'arbitraire et Pour ne plus rêver constituèrent mes premières acquisitions. Une nouvelle bibliothèque venait de naître, la mienne. La lecture de Crime et Châtiment et Les chants de Maldoror m'a beaucoup affectée et déprimée : je voyais le monde différemment. Je vivais une adolescence perturbée et je me cherchais...
Je me suis mise à écrire des nouvelles et des poèmes d'une manière très naturelle. Je n'étais pas contente de mon travail. Je me trouvais naïve, c'est pourquoi je n'ai jamais osé en parler; et je me suis contentée de me former pour devenir plasticienne.
Pendant ma seconde exposition personnelle et rétrospective en 2002 à la Bibliothèque Urbaine de Mohammadia, j'ai été invitée, à ma grande surprise, à une lecture publique de ma poésie à la Bibliothèque Nationale d'Algérie.
Ce sont les encouragements de certains critiques qui m'ont incitée à projeter une exposition thématique, une sorte d'hymne à la poésie universelle, un appel à l'amour et à la tolérance.
J'ai travaillé dans une grande solitude en atelier, durant l'année 2003, grâce à la compréhension de ma famille, et surtout de mes deux enfants en bas âge, pour créer une collection de vingt-quatre peintures, que j'ai accompagnée d'une anthologie poétique et, en alternance, j'ai retravaillé le texte dédié à Baudelaire, écrit sous forme de trilogie en 1995.
Durant le travail de création, j'écoutais en boucle Mozart l'Égyptien de Hughes de Courson, une musique mystique qui métisse la culture orientale et la culture occidentale. Une musique pleine de poésie, une invitation au voyage à travers les sons et les couleurs, une sorte de prière ou l'âme médite sur son existence. Ma palette de couleurs s'en inspire largement. Après autorisation de l'auteur, j'ai conçu un CD ROM. Il m'a fallu deux autres années pour réunir les moyens pour présenter ce travail au public sous forme de publications à compte d'auteur, et enfin exposer les peintures.
Pour revenir à votre question, je pense qu'entre la poésie et la peinture, il n'y a pas de frontière. La différence réside dans la technique. Baudelaire dessinait inlassablement tout en se corrigeant, laissant ses œuvres inachevés, il tarabustait les peintres de son époque et les incitait à être modernes. Pour lui, on devait représenter le costume macabre qui devait faire sentir la souffrance de son siècle: Cet habit noir, redingote noire, chapeau noir. Il trouve que la beauté de la nature est monotone, banale et ennuyeuse, il rêve : « Je voudrais les prairies teintes en rouge, les rivières en jaune d'or, les arbres peints en bleu, la nature n'a pas d'imagination.,. » Le peintre Gauguin réalise ce rêve.
Baudelaire pousse le bouchon jusqu'à peindre ses cheveux en vert. Pour lui, la beauté est moderne et relative, elle ne peut être absolue et éternelle. Elle est abstraction de chaque époque, qui crée sa propre beauté. Il reproche aux peintres de son temps cette référence perverse où les représentations de leurs sujets avec des décors et costumes des temps passés ne peuvent exprimer leur époque. Par ses critiques, il cerne le concept de Modernité.
Les poètes et les peintres ont eu de tout temps, des rapports privilégiés et toujours liés par une certaine idée de l'image : Baudelaire avec Delacroix et Éluard avec Picasso, par exemple. Certains poètes ont illustré eux-mêmes leurs poèmes : Vladimir Maïakovski, Tristan Tzara, Henri Michaux... Un mouvement italien, Le futurisme, regroupait des poètes et des peintres, autour d'un manifeste. Les peintres et poètes algériens n'ont pas échappé à la règle : Martinez avec Laghouati, Khadda avec Boudjedra... Les monuments Kateb Yacine et M'hamed Issiakhem avaient une relation mythique, à l'image de Zola et Cézanne.
Cette relation met en évidence les influences de la poésie sur la peinture et vice-versa; c'est ainsi que Matisse a peint Luxe, Calme et Volupté et Abdelouahab Mokrani Les fleurs du mal, deux peintres d'époques et de techniques différentes, qui s'inspirent d'une manière très prononcée de Baudelaire.
Je ne pense pas qu'on puisse dissocier la poésie de la peinture, je dirais même qu'une œuvre plastique est forcement chargée de poésie, et que la poésie contient nécessairement des images, que nous prenons du plaisir à designer par le terme métaphore. Les textes de Rachid Boudjedra sont tellement imagés que je ne serais pas du tout surprise de le voir un jour monter une exposition de peinture, pour peu qu'il s'approprie les outils nécessaires et les matériaux... Le peintre renoncera à la poésie le jour où le poète renoncera aux métaphores donc à l'image. Néanmoins, je me sens avant tout peintre du fait de ma formation.
— Les personnages qui occupent vos productions plastiques, toiles, dessins etc., suscitent des commentaires très diversifiés, voire opposés. Certains ressentent une plénitude, une harmonie sensuelle, d'autres, au contraire, y rencontrent un univers tourmenté, désarticulé, angoissant. Qu'en est-il pour vous ? Cet univers paradoxal en apparence a-t-il à voir avec la fameuse « Alchimie de la douleur » ? Que désirez-vous susciter chez votre spectateur ? Et chez votre lecteur ?
— Je suis très heureuse qu'il y ait des lectures différentes, l'expression artistique est un acte subjectif pour le créateur, il est normal que l'appréciation d'une œuvre d'art se fasse suivant les références de chacun. Moi-même j'ai un regard évolutif sur mon travail, je peux avoir une préférence pour un tableau un jour, et le trouver le moins bon pour ne pas dire le plus mauvais le lendemain.
Cette alchimie de la douleur est un titre emprunté aux Fleurs du mal de Baudelaire. L'auteur s'est permis d'extraire la beauté du mal et réussit à atteindre un point culminant de la contradiction en l'embellissant par une acrobatie de l'esprit et une magie des mots, exercice que j'essaye de faire en peinture ou en graphisme, pour me faire d'abord plaisir à moi, en vivant le bonheur de peindre, et pour le partager par la suite avec le public en exposant.
J'assume totalement cet univers tourmenté, Je suis un être angoissé, et j'en ai fait consciemment un thème. Dois-je peindre en faisant abstraction de toute la douleur qui m'entoure ? Dans les toiles et dessins, quelque part ce corps est le mien ; j'ai donc fait des autoportraits avec une part de l'effervescence de toutes les vies qui m'ont faite et défaite.
Dans ma composition, le corps subit toute la déchéance humaine, les postures sont puisées de mes songes, de mon état d'âme, mais j'essaye en même temps, à travers le visage ou les yeux, d'exprimer une sorte de sérénité, ou de calme éphémère. J'associe volontairement des sentiments opposés, avec une palette très colorée, pour donner des variations musicales. J'ai exprimé des touches féminines en caressant la toile et, subitement, je deviens agressive. à travers le regard du personnage, l'observateur devinera ce qu'il devinera : s'il se met à se poser des questions ou crispe son visage, alors je suis heureuse, même si cet observateur ne voit pas ce qu'il souhaite voir ou n'aime pas du tout ce qu'il voit. Si ce tableau est mon miroir, il se pourrait qu'il soit aussi le miroir de l'observateur, Baudelaire signe la dernière peinture de cette collection : « Pourquoi vous regardez-vous au miroir puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ? » Le public est invité à méditer sur cette citation qui m'a pendant des années torturé l'esprit et à dire enfin la grandeur de ces poètes qui nous font rêver.
Il m'arrive de vouloir changer mon corps et l'enterrer, mais il revient, apparaît sous une autre forme, pour mieux exprimer une solitude, une trahison ou encore une hystérie. Je me bas avec lui pour cacher sa nudité et je le noie avec la couleur, mais il trouve toujours le moyen de montrer un membre, une tête. Je lui impose un dialogue avec le fond de la toile. Mais c'est toujours le personnage qui décide dans ce jeu, c'est un peu un acteur de théâtre qui refuse d'apprendre son texte.
J'ai composé les illustrations du poème, comme une chorégraphie. Mon personnage est déshabillé de la couleur, c'est un travail à la plume, technique où les vides doivent être des lieux d'expression, des silences de la musique. Deux siècles, un espace est un texte ouvert pour amorcer la vie, la couleur, qui s'expriment avec Mémoires et Métaphores.
J'accorde beaucoup d'importance à la critique, qui oriente les lecteurs. C'est elle qui juge quand le peintre est au banc des accusés lors de son exposition ; son travail lui échappe, il ne peut plus le retoucher, il appartient au public, ce qui explique la forte pression que vit le peintre avant le vernissage, surtout en individuel. La critique a relevé le fait que ma douleur baigne dans la couleur, ce qui me flatte énormément. La vie est ainsi faite, elle est belle et cruelle.
— Un soleil ? Une balle ? Une planète ? Un point ? Ce rond rouge gué l'on retrouve souvent sur vos toiles veut-il communiquer quelque chose ?
— On m'a souvent posé cette question. Je trouve toujours un moyen pour me dérober car, étant plasticienne, je dois me contenter de m'exprimer par le graphisme, la composition, la couleur et la touche, et je pense que je me dévoile assez dans une exposition. N'importe quel observateur est mieux placé que moi pour faire une lecture, être apte à commenter mon travail, en lui donnant le sens qu'il veut. Cela devient pour moi très intéressant, dans la mesure où je redécouvre, à travers un regard extérieur, mon œuvre, qui à l'origine se fait dans une grande solitude.
J'ai eu une modeste expérience avec les enfants, en animant des ateliers de dessin. J'ai souvent admiré les dessins d'enfants. Si vous observez bien les enfants en train de dessiner, qu'ils utilisent des crayons de couleur, des feutres ou encore de i'aquarelle, qu'ils soient riches ou pauvres, doués ou en difficulté scolaire, de parents attentionnés ou en déficit d'affection, qu'ils soient du Brésil, du Japon, du Sénégal ou encore de Suède, vous constaterez ce même rond qui revient. Je peux affirmer que tous les enfants du monde adorent dessiner ce rond, ce cercle, une figure géométrique pure. Même s'ils dessinent un oiseau, un arbre, ou une maison, il y a toujours ce rond.
Observez bien ce rond et vous allez vous rendre compte qu'il est dessiné avec un trait sûr et spontané, instinctif je dirai, un trait qui ne trompe pas. Plus encore, ce rond est à sa place, ce qu'expliqué le souci d'équilibre et de composition des dessins d'enfants, et mieux encore, un enfant a une liberté qu'aucun adulte ne peut se permettre car il est victime de son autocensure. Dans l'imaginaire de l'enfant, il n'y a pas de place pour l'hypocrisie, au contraire, il met en avant tout son amour avec pureté et sincérité. C'est pour cela peut-être que les adultes, qui sont souvent noyés dans leurs soucis quotidiens, admirent les dessins d'enfants.
Quand je dessine, et d'une manière inconsciente, il est possible que je sois sous l'influence des dessins d'enfants. Dans mon cas, ce rond répond à un souci de composition et d'équilibre des masses dans la toile. Et puis en saisissant un instant ce corps dans sa chorégraphie, qui est le fruit de mon imaginaire, et en voulant exprimer un vécu, ce rond va permettre à l'œil d'explorer l'espace où l'on est censé peindre. C'est comme au théâtre, où la scénographie doit prendre en compte le côté cour et le côté jardin.
Ce cercle peut être un point, une sorte d'embryon de la toile, un soleil qui va donner de la couleur au corps malade, un soleil qui par sa chaleur donnera l'idée de chair au corps, en atténuant son désarroi par une note d'espoir. Une visiteuse a vu que le corps était prisonnier dans le cosmos, et que ce rond rouge vermillon, c'était la terre : une sorte de grande prison, qui nous contient tous ; c'est une lecture, elle vaut ce qu'elle vaut. Elle a le droit de la faire; chacun peut voir ce qu'il veut, comme on est libre d'aimer ou pas.
— Vos références poétiques sont explicitées : universelles, elles vont de Baudelaire, voire poête d'élection, à Omar Khayyâm, en passant par Nazim Hikmet, Aragon, Mohammed Dib et bien d'autres. Mais quels sont vos inspirateurs en peinture ? Vous apparaît-il que vous vous rattachiez à un courant ?
— J'ai commencé par la miniature: à l'époque je fréquentais la Société des Beaux-Arts, et mes maîtres m'ont mise dans cette voie. J'en ai fait beaucoup. Je passais mon temps à admirer les belles miniatures de Mohammed Racim. j'en garde encore le livre édité par la SNED. J'adorais ce genre, mais j'avais l'impression de faire toujours les mêmes gestes, c'est pourquoi je me suis mise à copier les portraits de Franz Hals, un des grands maîtres de la peinture hollandaise, dont la bohémienne, un chef d'œuvre de ce génie à son époque. J'ai eu droit à un enseignement académique à l'École Nationale des Beaux-Arts, Et, durant cette période, Issiakhem, Mokrani et Khadda étaient mes préférés. Par la suite, j'ai fait des études de scénographie à l'Institut National d'Art Dramatique. Durant cette période, je travaillais mon graphisme, je me cherchais, je n'étais pas stable. En 1989, lors de ma première exposition individuelle, c'est un peu grâce aux conseils et encouragements du peintre Abderrahmane Aïdoud que je me suis inscrite à l'École Supérieure des Beaux-Arts avec le soutien moral de Kamel Nezzar et Mohammed Khadda. C'était important car la théorie m'a fait beaucoup de bien, et forcément ça influence la manière d'aborder la création.
La dernière exposition, la troisième en individuelle, je l'ai abordée différemment : j'étais consciente que j'étais à un carrefour, j'ai donné le meilleur de moi-même et j'ai le sentiment d'avoir bâclé mes peintures.
On a qualifié ma peinture d'expressionniste, je n'y vois pas d'inconvénient, c'est probablement le courant dont je me sens le plus proche. Il est considéré comme une tendance qui s'affirme durant les périodes de crise des sociétés, au moment où les gens s'alimentent de tourments, vivent de contradictions et n'ont plus de rêves car ils sont plus préoccupés par le tourbillon dans lequel ils vivent. On vit mal, on vit dans le doute. La violence est au quotidien, car on ne communique plus, on n'a plus de repères : chacun pour soi en se tournant le dos. C'est l'ère de l'intolérance, car chacun détient la vérité, sa propre vérité.
L'expressionnisme est purement subjectif, et je pourrais vous citer un grand nombre de peintres : Vangogh, Toulouse Lautrec, Ensor, Munch, Holder... Tous ont traité avec la même obsession des thèmes dramatiques, intimes, liés à leurs vies quotidiennes, mais avec un nouveau regard, plus de liberté dans le choix de la couleur, même si elle devient, par moments, pure, agressive, très gestuelle. Le format devient plus grand, parce qu'il donne plus de liberté, plus d'engagement dans le thème, un grand format peut vous donner une sorte de catharsis, d'identification. Le grand format est un miroir.
De Kooning, l'un des plus importants peintres de l'expressionnisme abstrait américain, ne renonce pas à son rapport avec le réel. Ses figures de femme sont agressées par des touches presque inattendues, violentes, épaisses, très gestuelles, effleurant le vulgaire. Il est à la peinture ce qu'est Baudelaire à la poésie.
Chez les peintres expressionnistes, le corps obéit plus au souci de composition, il est dans les positions les plus inattendues et surprenantes : c'est le cas d'Oskar Kokoschka, Chaïm Soutien et Emile Nolde.
Pour ma part, j'affectionne particulièrement la citation du peintre algérien Mohammed Khadda, qui exprime clairement cette démarche des peintres algériens : « Nous dirons donc notre estime, notre affection à nos amis indestructibles parce qu'ils ont pris couleur contre le malheur». Avant et après l'indépendance les peintres algériens par leur magie ont peint le désarroi et le malheur. Issiakhem et Mokrani, entre autres, ont donné une couleur à la douleur.
Mon pays a traversé une période, connue sous le nom de « décennie rouge » ou « noire », et des catastrophes naturelles, tels le déluge et le séisme. Ces images sont présentes dans ma peinture. C'est ce qui explique peut-être mon glissement vers l'expressionnisme, sans renoncer à un objet réel. D'autres peintres ont produit un expressionnisme abstrait.
— Quels sont vos projets et votre souhait le plus cher ?
— Je me suis remise à penser à ma prochaine exposition. Elle sera probablement très sonore. Il s'agira de femmes cette fois-ci. Je pense pouvoir publier prochainement des nouvelles. Quant à mon souhait le plus cher, c'est de voir mes enfants, ainsi que tous les autres enfants, grandir dans la paix et le bonheur.
In Algérie Littérature Action. N° 87-88. Juin 2005
Posté Le : 02/11/2009
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Marie Virolle
Source : www.halimalamine.net