Le massif forestier de Baïnem, qui s’étend sur une centaine d’hectares depuis les cités 600 et 240 Logements jusqu’aux abords de la commune de Bouzaréah, est envahi par les déchets. En effet, une décharge a été improvisée au lieudit «la carrière».
Elle occupe une portion importante d’un versant de colline, ce qui a pour effet de nuire au développement de la faune et de la flore sauvages et aussi à la santé des habitants des environs immédiats. Ces derniers vivent dans un cadre altéré, marqué par des désagréments qu’ils qualifient d’insupportables.
«Les odeurs sont très fortes et lorsqu’il y a un feu, la fumée est acre et très noire, elle est visible depuis la cimenterie de Raïs Hamidou. Nous souffrons et nos enfants toussent, certains d’entres eux sont suivis pour des problèmes respiratoires», déplore un résident.
Un deuxième rapporte que dès que les températures augmentent, les odeurs des déchets en décomposition envahissent l’atmosphère: «Nous sommes en juin et les températures vont augmenter progressivement. Etant donné que c’est un lieu à ciel ouvert, les odeurs vont être insupportables.»
La chargée de la communication des services de la forêt de la wilaya d’Alger, Imane Saaidi, revient tout d’abord sur ce qu’était ce lieu avant qu’il ne soit transformé en décharge: «A la fin des années 1970 début 1980, l’endroit était une carrière qui arrivait à la fin de son exploitation, d’où son appellation de ‘‘carrière’’. Par la suite et sous la tutelle de l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, le lieu a été transformé en décharge pour les déchets de l’EPIC de wilaya, Asrout.»
Mme Saaidi souligne également que ce lieu n’est pas sous la tutelle et la gestion des services de la forêt de la wilaya d’Alger: «Nous n’avons aucun droit d’intervention dès lors qu’il y a un arrêté émis par une structure officielle. Si toutefois nous sommes sollicités, nous ferons de notre mieux pour régler la situation.»
Et de préciser que le lieu est à la lisière de la forêt et que jusqu’à nouvel ordre, il est sous la coupe de l’EPIC Asrout qui se charge du nettoyage des routes en collectant les déchets solides ainsi que l’entretien de la voirie.
Mais les citoyens dénoncent l’entreposage des ordures ménagères qui se décomposent et attirent la faune sauvage de la région.
«Les rongeurs ont élu domicile, les chiens errants viennent également à la recherche de nourriture et les sangliers font partie du décor», affirment des citoyens contactés.
Pour notre interlocutrice, les citoyens sont en droit de protester: «Si les habitants ressentent une gêne, ils sont dans leur droit d’envoyer des écrits à l’APC de Hammamet dans le but d’interpeller les élus locaux. Ils peuvent également faire des écrits à destination du bureau d’Asrout en expliquant la gravité de la situation.»
Jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise et le lieu est encore envahi par les déchets solides et ménagers.
Rachid Larbi
Posté Le : 05/06/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Rachid Larbi
Source : elwatan.com du jeudi 4 juin 2020