Alger - Revue de Presse

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Les deux derniers avocats de Achour Abderrahmane, maîtres Senoussi et Barbara, ont clôturé hier la phase des plaidoiries dans le procès de Achour Abderrahmane et des cadres de la BNA, au tribunal criminel près la cour d'Alger. Dès 9h30, Me Senoussi entame sa plaidoirie en évoquant « la polémique » autour du montant de la dilapidation. « L'expertise avance un montant de 21 milliards de dinars, la presse parle de 32 milliards de dinars et le parquet général nous surprend en citant le montant de 35 milliards de dinars », déclare l'avocat.Un avocat surprend l'assistanceIl s'attaque aux auteurs de la lettre anonyme ayant fait éclater l'affaire, en affirmant qu'« ils manquent de courage ». Pour lui, ces derniers ont confectionné une bombe, jetée au sein milieu de la famille et de la belle-famille de Achour Abderrahmane. L'avocat ne trouve pas logique que la BNA dépose plainte contre un client pour 1957 chèques sans provision en s'abstenant de présenter les pièces à conviction. « Qui nous dit que cet argent appartient à la banque ' N'est-ce pas l'argent de Achour qui a été dilapidé par la banque, justement pour dissimuler le trou de 4 milliards constaté dans le compte 64-04, qui contient les écritures en suspens ' Cherchali et le PDG de la BNA ont tout deux parlé de trou, mais après ils se sont rétractés pour défendre leurs collègues en disant que ce sont des discordances entre les informations du système informatique et celles contenues dans les pièces comptables. » L'avocat surprend l'assistance en se demandant pourquoi le parquet général a requis de lourdes peines contre son mandant tout en s'abstenant de faire des demandes contre Timidjar, alors qu'il est en fuite. Une remarque qui fait bondir le procureur, vite interrompu par le président. « C'est au tribunal de répondre, pas à vous », lui dit-il. Me Senoussi reprend sa plaidoirie en indiquant que la responsabilité de Achour Abderrahmane s'arrête devant le guichet de la banque, tout en affirmant que les sociétés de ce dernier sont réelles et non fictives. « La gestion de certaines est assurée par des séquestres, dont un n'attend que le moment propice pour les accaparer. Il roule avec un véhicule de 7,5 millions de dinars que même Achour n'a jamais possédé », souligne Me Senoussi, qui va pour la seconde fois créer un incident en présentant aux membres du jury un document qui aurait dû être remis au président du tribunal.Ce dernier sort de ses gonds et rappelle la procédure à l'avocat, qui reprend sa plaidoirie et cite un dicton : « La prison c'est dur, mais la sortie est sûre », avant de révéler que Achour n'a rien à se reprocher. Pour lui, aucune loi ne lui interdit d'être détenteur d'une procuration pour gérer pour le compte de quelqu'un d'autre. Non programmé, Me Barbara plaide à la place de Me Guettaf, du fait que ce dernier défend les beaux-frères de Achour Abderrahmane. C'est Me Sellini, le bâtonnier d'Alger, qui en fait part à M. Belkherchi, le président du tribunal. Me Barbara axe sa plaidoirie beaucoup plus sur le fait que les sociétés de Achour sont réelles. Il indique que seuls les services des impôts et des douanes sont habilités à déclarer si les entreprises du groupe activent ou non. « Achour Abderrahmane n'a pas commis de hold-up. C'est un client à la BNA qui encaissait des chèques. Il n'est pas responsable de ce qui s'est passé derrière les guichets. Ce sont les banquiers qui ont dilapidé ses comptes et non l'inverse », dit-il avant de réclamer l'acquittement. Le président appelle les accusés l'un après l'autre et leur demande un dernier mot. Tous clament leur innocence, mais Achour précise : « Je suis innocent, mais si vous me condamnez, je demande l'allégement des peines. » Le président : « Si vous dites que vous êtes innocent, vous ne pouvez pas demander l'allégement des peines. » Le président, après avoir constaté l'absence d'un des accusés en liberté, Zeddam, a lu les questions qui seront posées lors de la délibération pour chacun des accusés avant de se retirer pour délibérer, en déclarant que le verdict devait être rendu avant 20h hier ou aujourd'hui à 9h30.


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