Alger

De la consolidation de la stabilité à la construction du citoyen de demain



Publié le 19.08.2024 dans le Quotidien l’Expression

Depuis son élection en 2019, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, et durant son premier quinquennat entravé par la pandémie de Covid-19, a oeuvré sans relâche pour la stabilité des institutions de l'État et pour la reconstruction économique et sociale dans la cité algérienne qui souffrait d'un déficit flagrant. Après tout ce qui a été réalisé en infrastructures, logements, routes, usines de dessalement, stades... l'heure de la construction de l'immunité durable, celle de l'homme qui occupe la cité, la développe et la sauvegarde, a sonné.
Et pour une meilleure formation de l'homme et de la femme du futur, de l'Algérienne et de l'Algérien de demain, il est temps d'entamer, avec courage et détermination, la révolution de deux chantiers primordiaux, à savoir l'École et la culture.
Chaque matin, plus de douze millions de scolarisés prennent le chemin de l'école et cela s'appelle le bonheur national. Ces porteurs de cartables sont le capital souverain de la nation. Ils sont la devise de la patrie rêvée.
Pour construire un futur sûr et durable du pays, il faut un citoyen capable de prendre la responsabilité historique de sa cité.
L'école comme l'université algériennes dans leur état actuel ne peuvent assurer convenablement la formation de l'homme et de la femme gardiens de l'avenir moderne.
L'École algérienne a besoin d'une véritable révolution dans les programmes, dans la réorganisation du temps scolaire et dans la formation des formateurs. Il faut que les nouveaux programmes scolaires de l'École future soient en connexion avec l'ère universelle. L'École est censée former un citoyen pour son pays mais aussi pour le monde.
Il faut le reconnaître: notre École est prise en otage de l'idéologie passéiste.
Certes, l'État nation a assuré la scolarisation pour tous. C'est un honneur de voir que chaque enfant, fille ou garçon, a une place dans une école, en ville comme dans les campagnes. Mais après cette étape de citoyenneté scolaire, il est impérativement demandé de passer à un autre niveau dans la construction de l'homme et de la femme de demain. Il faut libérer l'École de toute idéologie archaïque. Il faut qu'elle devienne un espace consacré au savoir scientifique, à l'apprentissage des langues étrangères, à l'instruction de la citoyenneté, à l'enseignement des valeurs humaines et des arts. L'ère de l'École idéologique ou idéologisée, celle des années soixante-dix, est révolue. La nation moderne a besoin d'un enfant éveillé, curieux et critique, sensible à la science constructive, conscient de ce qui se passe dans le nouveau monde qui l'entoure.
Si l'École nous apprend le savoir-cogiter, la culture, de son côté, nous apprend le savoir-vivre en harmonie avec le monde et avec nous-même. Ainsi, il n'y a pas d'École future sans la culture critique universelle.
Si l'École algérienne a besoin d'une révolution profonde, la culture nécessite, elle aussi, la mise en place d'une nouvelle philosophie pour gérer les infrastructures de la création libre; celles du livre, du cinéma, du théâtre, de la musique et du patrimoine archéologique.
Certes, la création du baccalauréat artistique est un pas courageux et un acquis pédagogique et culturel important et novateur. L'ouverture des départements des arts dans beaucoup d'universités du pays représente une démarche positive vers la réconciliation de l'étudiant avec le monde. Cette avancée progressiste exige la construction de nouvelles institutions culturelles capables d'accueillir ces nouveaux diplômés dans les arts.
Et afin de sauver le citoyen futur de la médiocrité idéologique propagandiste, il faut libérer la culture de la gestion des années soixante-dix, revoir le statut des théâtres régionaux, revoir le statut des maisons de la culture, revoir le statut des bibliothèques de la lecture publique et celui des bibliothèques communales, revoir la loi du cinéma et du livre. Il faut la création d'une Académie des lettres et des arts qui sera le catalyseur de la vie culturelle et le garant de la liberté et de la diversité artistiques.
L'Algérie, qui s'apprête aux élections présidentielles du 7 septembre prochain, doit consolider la stabilité économique, le renforcement de la justice sociale mais, pour une meilleure immunité du citoyen de demain, notre système scolaire comme notre système culturel ont besoin d'un changement structurel profond.
Amin Zaoui



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