Présentation des mesures prises en faveur des agriculteurs
Rachid Benaïssa, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a animé, hier, une importante conférence de presse au siège de son département à Alger où il a rendu publiques des mesures prises en faveur des agriculteurs, des éleveurs et des opérateurs de l’agro-industrie dans le cadre de la loi des finances complémentaire 2008.
Il s’agit notamment de l’exonéra-tion de la TVA des loyers versés dans le cadre des contrats de crédit-bail sur les matériels agricoles produits en Algérie. «Cette mesure qui restera en vigueur jusqu’en décembre 2018 a pour objectif d’encourager l’utilisation de matériels et d’équipements agricoles qui sont nécessaires à la préparation des sols, notamment pour l’intensification céréalière, les plantations arboricoles et autres activités agricoles et d’élevage», dira le ministre avant de préciser que «notre parc matériel agricole est vétuste et sous-équipé en engins spécialisés indispensables; aussi devient-il urgent d’encourager la mécanisation de l’agriculture, mais aussi la relance de la construction mécanique dans notre pays». L’exemption des droits et taxes sur les produits chimiques et organiques importés par les fabricants des médicaments vétérinaires est également une mesure prise en faveur des intervenants dans ce secteur dans le cadre de la loi des finances complémentaire 2008. L’autre mesure concerne la prise en charge totale des intérêts des crédits de campagne octroyés aux agriculteurs et aux éleveurs par les banques et établissements financiers. «L’instrument de prise en charge de cette mesure sera le Fonds national de régulation de la production agricole qui vient d’être adopté à cet effet», dira le ministre avant d’expliquer que «pour la réhabilitation et le repeuplement des étables et la réalisation des infrastructures de stockage liée à l’exploitation agricole, ainsi que les investissements pour l’économie de l’eau, les taux d’intérêt de ces actions seront pris en charge par l’Etat». Autre mesure, celle concernant l’exonération de la TVA des engrais azotés et phosphatés ainsi que les engrais complexes et les produits phytosanitaires, à l’image des insecticides, des anti-rongeurs et des herbicides. «Ces dispositions, note le membre du gouvernement Ouyahia, prennent toute leur importance quand on sait que les moyens et les facteurs d’intensification qui entrent dans le processus de production déterminent l’accroissement de la production et de la productivité». Par ailleurs, l’institution d’un fonds spécial d’appui aux éleveurs et petits exploitants agricoles a été également au centre des mesures prises dans le cadre de la loi des finances complémentaire pour l’exercice de 2008. Ainsi que celles prises dans le cadre du développement des productions animales (viandes, lait, œufs). Lesquelles mesures interviennent, dira M. Benaïssa, dans le but d’atténuer «les coûts de production et faciliter aux éleveurs les choses».
Le ministre de l’Agriculture parlera, en outre, des mesures prises lors de la réunion des cadres de son secteur lors de la réunion du 19 juillet dernier. Il s’agit du renforcement des bases de la sécurité alimentaire à travers l’intensification des productions de base (céréales, légumes secs, lait cru et huiles végétales).
Evoquant ensuite le programme de soutien du renouveau rural, M. Benaïssa a indiqué suivre «une stratégie nationale de développement durable basée sur la coordination des programmes avec les différents secteurs et la création d’un partenariat entre les acteurs et les structures afin de réaliser un progrès économique, social, culturel et environnemental à l’effet de réaliser un développement humain dans les campagnes». Le programme ambitionne également, a poursuivi le ministre, «d’asseoir une bonne gouvernance dans les régions rurales du pays et atteindre le développement durable qui ne se limite pas aux secteurs agricole et forestier, mais intéressera différents domaines, économique, social, culturel et environnemental, par une exploitation rationnelle et efficace de toutes les potentialités spécifiques à chaque région dans le but de diversifier l’activité économique locale. Le ministre a relevé la nécessité de la coopération de toutes les parties dans l’effort de développement intégré afin de créer une dynamique nouvelle. Ce programme répond à l’impératif de libérer les initiatives locales et l’esprit de création. Les habitants des régions rurales sont appelés à formuler des propositions et élaborer des projets à travers la cellule d’animation rurale communale qui regroupe l’ensemble des acteurs concernés (citoyens, élus et mouvement associatif) avant leur approbation par les autorités locales. La nouvelle politique repose en premier lieu sur la loi d’orientation agricole qui constitue «une feuille de route nationale» et qui vise à «recentrer le potentiel du secteur en vue d’une exploitation intense en matière de développement du pays». La nouvelle loi s’appuie particulièrement sur un consensus national autour de certains principes, tels la sécurité alimentaire, la liberté d’initiatives, la valorisation des ressources naturelles et la concession étant un mode exceptionnel d’exploitation des domaines publics.
Selon M. Benaïssa, «la nouvelle politique nécessite l’introduction des contrats de performance dans chaque wilaya sur la base d’une évaluation des taux de développement wilayal et de rentabilité et l’exploitation optimale des ressources, dont l’eau. Les contrats de performance, renouvelables chaque année, visent le renouveau rural sur la base du nombre des projets de proximité de développement rural intégré, l’augmentation de la capacité de production. «L’opération, ajoute le ministre, touchera quelque 1.050 communes et 464 daïras au niveau national».
Outre ces mesures financières qui viennent ainsi renforcer les autres mesures déjà en cours dans le cadre du PNDRA, la loi de finances décide également d’autres mesures visant à moderniser le matériel de conditionnement. «Le conditionnement sera généralisé à d’autres produits agricoles comme cela a été fait pour la pomme de terre».
A propos du rôle des chambres d’agricultures, le ministre a tenu à mettre les points sur les ‘i’, en présence de Ould El Hocine, président de la chambre nationale d’agriculture. Il a ainsi indiqué que «leur rôle se limite à soutenir le secteur; celui qui veut faire une association, qu’il le fasse ailleurs!», rappelant que le directeur de la chambre est désigné par le ministère. Il précisera également que la chambre sera dotée d’un nouveau statut.
S. Illoul
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Posté Le : 29/07/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com