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Ce que coûte la fraude



La mission de distribution de l'énergie est régulièrement entravée par des contraintes exogènes. La fraude et les agressions des ouvrages sont récurrentes. En 2018, la fraude a engendré un préjudice financier de 11 182,73 milliards de dinars. Des milliers d'ouvrages électriques et gaziers ont été agressés.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La liste des contraintes rencontrées par les distributeurs de l'électricité et du gaz est longue. Le bilan établi par la Société de distribution recense plusieurs difficultés rencontrées. A leur tête, la fraude, qu'il s'agisse de connexion clandestine ou frauduleuse ou de manipulation illicite des compteurs ou utilisation de procédé visant à réduire en partie ou en totalité l'énergie effectivement consommée sans compter la rétrocession non réglementaire.
En 2018, la fraude a engendré une perte de la distribution de l'ordre de 7 536,12 gigawatts soit 13,28%. La quantité d'énergie fraudée est estimée à 2 430,5 GWH, alors que le préjudice financier est estimé au cours de la même année à 11 182 ,73 milliards de dinars.
Durant les trois dernières années, 20 555 plaintes ont été déposées contre les auteurs de ces fraudes. Autre difficulté rencontrée, les agressions des ouvrages. A fin 2018, 14 082 ouvrages électriques ont été agressés contre 9 232 ouvrages gaziers. Les atteintes des tiers sur les réseaux électrique et gazier sont essentiellement dues aux travaux de construction à proximité ou sous les lignes électriques.
En 2018, 2 688 atteintes de tiers sur le réseau électrique ont été à l'origine de 19% des incidents enregistrés. Au cours de cette même année, 5 768 atteintes de tiers ont été à l'origine de 76% des incidents enregistrés. Ce bilan a été présenté au cours d'une rencontre entre la commission de régulation, les titulaires des concessions et les associations des consommateurs. Le P-dg du groupe Sonelgaz rappellera à l'occasion que l'entreprise veillait à répondre à une demande de plus en plus accrue et pointue. Pour relever ce challenge, l'entreprise mobilise pour le métier de distribution, près de 30 000 agents au service de 9,6 millions clients électricité et plus de 5,6 millions en gaz. Plus de 4 000 gaziers entretiennent sans répit plus de 107 727 kilomètres de réseaux gaz tandis que 9 000 électriciens sont mobilisés pour veiller sur les 339 260 km de réseaux. Mohamed Arkab affirme que la préoccupation va vers la nécessité de faire des agences des espaces «vitaux et modernes répondant aux exigences des clients».
Egalement présent à la rencontre, le ministre de l'Energie a rappelé que l'Etat était «garant du service public» en assurant «un juste équilibre» entre les intérêts des concessionnaires et des consommateurs. Si ces deniers, dit-il, sont aujourd'hui en droit d'exiger le meilleur service, ils doivent impérativement lutter contre le gaspillage en rationalisant leur consommation en énergie.
Une analyse des réclamations reçues par la Creg fait ressortir que 80% de ces dernières proviennent des clients basse tension. Les problèmes les plus souvent soulevés sont relatifs à la facturation et au raccordement.
N.'i.
Installation des détecteurs de monoxyde de carbone
Le niet de Guitouni
Sonelgaz n'installera pas de manière systématique des détecteurs de monoxyde de carbone à l'avenir.
Le ministre de l'Energie rejette la proposition faite par plusieurs associations de consommateurs. Mustapha Guitouni expliquait, hier, qu'il n'était pas possible de demander une pareille mesure à Sonelgaz car, dit-il, d'un côté, il n'est pas pensable de faire porter à l'entreprise la responsabilité des nombreux cas d'intoxication au monoxyde de carbone et que, d'un autre côté, l'entreprise «n'a aucun rapport avec les détecteurs». Plus explicite, le ministre de l'Energie dira que vendre ou installer des détecteurs ne fait ni partie du métier de Sonelgaz ni de ses prérogatives. La prévention, assure-t-il, doit passer par une vraie prise de conscience des usagers qui, dit-il, doivent adopter les bonnes attitudes. Seule concession faite par le ministre de l'Energie, un accord de principe sur la nécessité de faire contrôler de manière périodique les installations au niveau des domiciles et la mobilisation de personnel féminin pour faire de la sensibilisation auprès des ménages.
N. I.


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