Alger - Boudjemaâ El Ankis

Biographie de Boudjemaa El Ankis



Biographie de Boudjemaa El Ankis
EL ANKIS Boudjemaâ (né en 1927) - Maître du Chaâbi.
Né le 17 Juin 1927 à Alger, 1 ère Impasse du Palmier, Bir-Djebbah à la Casbah, au sein d'une famille pauvre et nombreuse. Mohamed Boudjemaâ est originaire du village Ait Arhouna, commune de Tigzirt-sur-Mer. Son père était coursier et magasinier chez le parfumeur Lorenzy.Le jeune Mohamed, inscrit a l'école Brahim Fatah, obtient son certificat d'études primaires en 1939 a l'âge de onze ans et commence a travailler chez son oncle Hassaîne Boudjemaâ, propriétaire d'une crémerie, avant de rejoindre Sid Ahmed Serri, un autre mélomane au greffe de la cour d'Alger.

De 1939 à 1945, Mohamed Boudjemaâqui rêve déjà de devenirEl Ankis - El Anka était d'ailleurs originaire d'un village voisin de celui du jeune chanteur - s'essaie à la mandoline puis a la guitare, tout en écoutant et en enregistrant les grands maîtres.
Mais il a fallu attendre 1957 pour qu'il s'initie à l'arabe aidé par un oncle paternel.
Grâce aux leçons de Chouiter et de Mohamed Kébaili, dont la troupe travaillait sous l'égide du PPA à la fin des années 30, il fera la connaissance d'artistes tels que cheikh Said El Meddah, aussi prestigieux à l'époque que Mustapha Nador.
En 1942, l'apprenti qu'il était exécutera, pour la première fois en public, à l'occasion d'un mariage, Ala Rssoul El Hadi Salli Ya Achiq.
Dans une troupe créée en 1945, Boudjemaâ évolue entre El Anka et Mrizek, les deux monstres sacrés de l'époque.
Il débute avec un répertoire de mdih comprenant essentiellement les qacidate Chouf li Ouyoubek ya Rassi, Ya Ighafel, Ya Khalek lachia, Zaoubna fi H'mak et El Baz, des poètes Ben Mssayeb, Ben Sahla, Bentriki, Benkhlouf, Kaddour El Allaoui et Driss El Amir.
Toutefois, une part importante du répertoire d'El Ankis lui fut transmise au début de la Seconde Guerre mondiale par Cheikh Said El Meddah, son voisin à notre Dame d'Afrique.
Grisé par le succès, il se met a faire un travail personnel d'arrangement musical et, au milieu des années 50, il se lance dans la chansonnette.
Tal al Djaffa, El Kawi, Goulou lichahlat ayyani sont les principaux titres de cette expérience qui tourna court du fait que la maison Philips dont le directeur artistique était Boualem Titiche, lui refuse ses ouvres. Découragé, il décide de ne plus chanter, casse son mandole et s'engage comme gardien d'un HLM à la cite Climat de France. C'est aussi la guerre de libération qui commence. Il ne fut pas épargné parce qu'il sera arrêté et torturé, à deux reprises par les services spécialisés de l'armée coloniale, en 1957 et en 1960.
Sa sortie de prison coïncide avec une reprise avec Part mais plus celui de la chansonnette.
Djana El Intissar dont il est l'auteur des paroles et de la musique évoquant les manifestations du 11 décembre 1961 est un hymne à l'indépendance. La jeunesse algérienne explose après tant d'années de servitude et recherche le rythme. Pour la cibler, Boudjemaâ El Ankis fait appel à Mahboub Bati et des 1963, la "guerre" éclate: au lieu et place du chaâbi dur et pur, lourd et difficile à comprendre, le duo ressuscite la chansonnette.
Le marché et les ondes sont bombardés d'une soixantaine de tubes à succès dans la veine des Tchaourou 'Alia, Rah El Ghali Rah, Ah ya Intiyya.
Le secret de la réussite; des mots simples, du rythme et des thèmes qui traitent des préoccupations des jeunes. Le créneau sera exploité par des chanteurs plus jeunes tels que Amar Ezzahi, Guerouabi, Hassen Said et El Achab, mais le genre - la chansonnette- connaîtra son summum en 1970 et amorça son déclin a partir des années 80.
Grâce à l'instruction, aux progrès de l'arabisation, le chaâbi classique reprend le dessus et El Ankis abandonne la chansonnette et renoue avec la qaca'id .
Son répertoire compte plus de trois cents chansons allant du medh et du Tajwid au djed en passant par la chansonnette.


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