Alger - ENVIRONNEMENT

BELOUIZDAD (Alger) - Le jardin à flanc de la fontaine de Cherchare à l’abandon



BELOUIZDAD (Alger) -   Le jardin à flanc de la fontaine de Cherchare à l’abandon




De l’eau noirâtre ruisselle à volonté du haut des escaliers du jardin en contrebas du Musée national des beaux-arts et stagne en d’opaques flaques verdâtres, en bas, sur les paliers intermédiaires de l’escalator.

Finies les vacances scolaires! Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes après le charivari bon enfant, même si nos petits anges n’ont pas profité du tout des bienfaits du jardin situé juste face au jardin d’Essai d’El-Hamma. Et pour cause, les eaux usées et les touffes d’herbes ébouriffées ont concouru à altérer le poumon vert de Belouizdad. De l’eau noirâtre ruisselle à volonté, voire à “satiété” du haut des escaliers du jardin en contrebas du Musée national des beaux-arts et stagne en d’opaques flaques verdâtres, en bas, sur les paliers intermédiaires de l’escalator. Du reste, les marches s’en trouvent pour la plupart ébréchées à leurs bordures en saillie et la moisissure malodorante s’ajoute aux bouquets d’herbes folles qui poussent sous les bouches grillagées et entièrement rouillées des caniveaux. Avec tant de regrettables écoulements d’eau à l’aspect marécageux, il ne reste plus rien de l’ossature métallique des couvercles usés jusqu’à la “corde” laissés ainsi béants aux quatre vents et toutes sortes de détritus y passent.

Donc, le mieux est de continuer son chemin et de se pincer les narines, quitte à ignorer l’enfilade de belles fresques murales qui enjolivent les arcades de ce square de poche. Et pour cause, cela ne sent pas du tout la rose, notamment à proximité des bancs publics, où de malheureux SDF somnolent au-dessus d’une eau nauséabonde et chargée. Pis encore, certains de ces miséreux, errant et sans toit ni famille, logent au flanc de ce jardin et font craindre peut-être le pire à la quiétude de cet espace où plus personne ne s’aventure si ce n’est de rares oiseleurs.

C’en est ainsi de la hideuse image qui s’offre de cette manière au visiteur du musée et à la foule d’usagers du téléphérique à destination du mémorial de Maqam Echahid (sanctuaire du Martyr). Et dire qu’il ne passe pas inaperçu, ce jardin dont on peut admirer ses “apparats” fanés de l’autre côté du passage protégé qui le sépare des talentueux paysagistes et des jardiniers du jardin d’Essai d’El-Hamma. Mais pour qu’il soit visible et fréquentable, le mieux est que la municipalité de Bélouizdad consente d’abord à y mettre du sien, ne serait-ce que pour arrêter ce cours d’eau qui ruisselle on ne sait d’où, et de désherber l’endroit pour qu’il soit accessible aux familles, aux retraités et particulièrement à nos enfants qui n’ont pas profité durant ces vacances scolaires d’hiver.

Non pas que le jardin d’Essai d’El-Hamma lui fait de l’ombre! Que nenni! Mais parce qu’il n’est plus qu’un nid d’amibes si menaçant pour nos chérubins et pour le citoyen lambda, en quête d’un bol d’air revigorant. Mais pour cela, l’acte de salubrité publique est d’autant requis, puisqu’il y va du prestige d’un quartier qui a l’inouïe aubaine d’héberger le Musée national des beaux-arts et son trésor évalué à 8.000 œuvres qui font le prestige de bled Sidi-Abderrahmane et celui de l’ancien quartier de Belcourt.

Que dire de l’avoisinante fontaine de Cherchare, sinon qu’une opération de chaulage n’aurait pas été de trop pour redorer un tant soit peu l’endroit ô combien terni. Dommage pour l’endroit qui est situé au piémont de l’ancien Mustapha Supérieur, si chargé de tant de niaiseries populaires, notamment celles de bonnes femmes et où se cantonnait naguère Cervantès le captif d’Alger. Bien sûr, on aurait aimé avoir l’avis des représentants de la commune de Belouizdad, pour peu qu’ils consentent à répondre à nos appels. C’est dire que ces messieurs se sont inscrits aux abonnés absents.


Photo: Laissée à l’abandon, la fontaine de Cherchare aurait bien besoin d’une remise en beauté. © D. R.

Louhal Nourreddine







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