L’information est passée quasi-inaperçue. Pourtant, elle est de première importance et l’architecte Yasmine Terki, qui nous l’a livré, ne cachait pas sa joie. Elle qui milite, depuis des années, pour la préservation et la promotion des constructions en terre, voit en la promulgation d’un décret exécutif portant création du Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre (CAP Terre) une petite victoire. En effet, sur proposition de la ministre de la Culture, un décret exécutif a officialisé la création du CAP Terre, qui est placé sous la tutelle du ministère de la Culture et dont le siège est à Timimoun (wilaya d’Adrar).Par la création de ce Centre, l’Etat entend promouvoir et valoriser le patrimoine culturel bâti en terre, ainsi que les métiers et les savoir-faire qui s’y rapportent, et ce en vue de préserver ce type de bâti et les méthodes de construction. A ce titre, le CAP Terre est chargé d’élaborer et de diffuser les procédés et techniques en matière de conservation, de restauration et d’entretien des bâtis en terre. Pour ce faire, il devra procéder, préalablement, à l’identification et à l’inventoriage de ce patrimoine et des méthodes traditionnelles de construction. A ce titre, le centre devra assurer le contrôle technique de tous les travaux qui seront menés sur des constructions en terre protégées. Il a, ainsi, le rôle d’information, conseil et assistance technique. «Le Centre devra également initier et préparer des dossiers de protection des biens en terre, tant à l’échelle nationale qu’internationale», indique le texte du décret. Pour le volet pédagogique, le CAP Terre aura à mener toutes les études, recherches et projets nécessaires, dans le cadre de ses missions, comme il sera, aussi, appelé à organiser des ateliers de formation, à l’adresse des architectes et des ouvriers qui devront travailler sur des constructions en terre. Aussi devra-t-il, en plus de la constitution d’une bibliothèque, d’une photothèque, d’une filmothèque, d’archives, d’une cartothèque, et d’une base de données numérique, publier, diffuser et vulgariser les informations et données qui se rapportent à la préservation et à la promotion du bâti en terre. «Il est précisé, dans le texte, que des annexes du Centre peuvent être créées en tout autre point du territoire national, si le besoin s’en fait ressentir. Pour l’heure, le CAP Terre est la seule institution, mais c’est déjà un premier pas vers la préservation du patrimoine bâti en terre», estime Mme Terki, qui a monté l’exposition «Terres d’Afrique et d’ailleurs» pour, justement, pousser à la roue et faire prendre conscience, tant aux responsables qu’aux citoyens, que la construction en terre est un atout pour un développement durable, alliant préservation du patrimoine et de l’environnement. L’exposition, présentée pour la première fois lors du 2ème Panaf, a eu un grand succès, ce qui lui a, d’ailleurs, valu d’être programmée à différentes occasions, dont la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Mission accomplie pour l’architecte, ou plutôt le premier volet de la mission. Car, il reste encore du travail à accomplir et de la besogne à abattre, pour convaincre le grand public de la capacité d’adaptation du bâti en terre aux exigences de confort et d’habitabilité des temps modernes, tout en restant attaché à l’identité culturelle de la région ou du pays. LA TRIBUNE ONLINE 05-06-2012 Par Hassan Gherab
Posté Le : 18/04/2014
Posté par : patrimoinealgerie
Photographié par : Moulay