Alger - Autres événements culturels

Alger, Religions, Le nécessaire dialogue



Conférence n «Les religions dans le monde arabe» était le thème du café philosophique qui s’est tenu hier à la Bibliothèque nationale.

Dans son intervention, Monseigneur Tessier, archevêque d’Alger, a rappelé que le monde arabe comprend des communautés chrétiennes, mais qui sont minoritaires.
«L’existence de la communauté chrétienne dans le monde arabe est en rapport avec l’histoire», a-t-il expliqué, ajoutant que le christianisme y est répandu à travers quatre aires culturelles qui déterminent la pratique du culte. «Il y a l’héritage grec, cyriaque, copte et arménien», a-t-il énuméré.
M. M’hamed Benredouan, chercheur, a souligné, pour sa part, que l’Islam a su cohabiter avec les autres religions existantes, à savoir le christianisme et le judaïsme, puisque «l’Islam – en tant que religion et culture – n’a pas investi un espace vide, il y a trouvé d’autres religions avec qui il a entretenu un dialogue et donc des rapports de réciprocité», précisant ainsi que l’origine des conflits et des querelles qu’ont connus les deux protagonistes ne relève nullement de l’ordre religieux. «La religion a été – et est – toujours un prétexte pour entrer dans des situations conflictuelles», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Cet antagonisme cache des intérêts politiques et économiques. Ce sont donc des raisons purement politiques qui motivent toutes ces guerres qu’a connues notre histoire (des croisades à la guerre du Golfe), des motivations qui enfreignent le dialogue et le rendent inapte.» De son côté, Abderrahmane Chibane, universitaire, a estimé que «l’Islam, et cela de tout temps, a respecté les autres religions, et que le Coran, fait appel au dialogue et à la compréhension».
Enfin Cheïkh Bouâmran, professeur et président du Haut conseil islamique, a insisté sur la nécessité d’un dialogue entre les religions. Et de préciser que «le dialogue des religions ne peut aboutir à la compréhension entre les différentes sociétés s'il n'est pas conditionné par la sincérité et le respect entre les protagonistes». «Il faut qu’il y ait une connaissance de l’autre (religieusement et culturellement) pour parvenir à un véritable dialogue ; ce dialogue, devant se faire sur la base de rapprochement et d’échange mutuel pour arriver à un accord bilatéral et à une coopération constructive, doit agir avec méthodologie et positivité». Autrement dit, le dialogue doit se faire par des connaisseurs en vue d’assurer son exercice dans les meilleures conditions. Ainsi, les protagonistes au dialogue doivent sortir de leur tour d'ivoire pour se rencontrer en terrain neutre et évoquer les nombreux points qui les rassemblent pour unir leurs efforts en faveur de la lutte contre les fléaux du monde moderne.




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