Alger - Hommage

Alger - Instantanés du Ramadhan: Hommage à Dahmane El Harrachi



Alger - Instantanés du Ramadhan: Hommage à Dahmane El Harrachi




Un hommage a été rendu, samedi soir à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, au regretté artiste algérien Dahmane El Harrachi.

Considéré comme l’une des figures de proue de la musique algérienne, le chanteur Abderrahmane Amrani, alias Dahmane El Harrachi, a laissé à la postérité un legs inestimable. En effet, 37 ans après sa mort, ses chansons continuent d’être prisées par la nouvelle génération. Ainsi, cet hommage, qui entre dans le cadre des activités de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins, a accueilli un monde impressionnant venu se recueillir à la mémoire de ce géant de la musique algérienne.

Outre le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le directeur général de l’Oref, Maâmar Guenna, la veuve et les enfants de Dahmane El Harrachi et d’autres invités de marque étaient présents, à l’image, entre autres, de Saïd Hilmi, Baya Rachedi, Mustapha Preure et Mohamed Adjaïmi.

Le coup d’envoi de la soirée a été donné par l’orchestre-pilote chaâbi, dirigé par le chef d’orchestre Rairi Raidh Saidji. Quelques minutes plus tard, une pléiade d’artistes se sont succédés sur scène, pour rendre hommage au regretté Dahmane El Harrachi, en reprenant quelques titres phares de son répertoire.

Parmi ces derniers, citons, entre autres, Nassima Chabane, Réda Doumaz, Amel Zen, Kamel El Harrachi, Nourreddine Allem, Nacer Mokdad et Hamidou.

Comme attendu, le fils de Dahmane El Harrachi, Kamel, a gratifié l’assistance d’une reprise et d’une nouvelle composition dédiée à son défunt père. De sa voix rocailleuse et prenante à la fois, il a su traduire toute une émotion et réveiller des souvenirs indélébiles. Ce jeune bien trempé dans le chaâbi nous a confié en aparté que son père était un personnage en avance sur son temps.

«Il a tout donné pour l’art. Il avait son cachet particulier. C’était un artiste complet. Je suis très fier et très ému en même temps. Mon père mérite un tel hommage. Il a laissé une empreinte et un beau style musical. Il est à lui seul une école. Ses textes sont toujours d’actualité. J’essaye avec fierté de perpétuer ce style musical».

Deux des meilleurs amis de Dahmane El Harrachi sont montés sur scène pour livrer leurs poignants témoignages sur cet homme hors du commun. Le compositeur et parolier, Kamel Hamadi, indique qu’il a connu Dahmane El Harrachi en 1956 à Paris.

«Au début, les maisons de disques n’avaient pas accepté sa voix, mais il s’est imposé. Dahmane El Harrachi a créé son propre genre. Sur le plan humain, il était très modeste. On aimait le taquiner, car il était très nerveux. Il était très ponctuel. C’était un excellent musicien. Il avait de très belles paroles et des mélodies à sa manière. Il a créé son propre genre. Il a certes remplacé Kaddour Cherchali au banjo, mais dans son style de composition, il est unique en son genre. Il a su s’imposer. Aujourd’hui, tous les jeunes écoutent ses chansons avec un réel plaisir».

Pour sa part, le chanteur kabyle, Akli Yahiatène, indique que son amitié avec le défunt remonte à 1953. Il l’a connu dans un café à La Bastille, tenu par Amar Ali. Chaque Ramadhan, il venait chanter dans ce café.

«Dahmane était quelqu’un de très généreux. Il riait et pleurait à la fois. C’était un immense et brave artiste. Quand il se mettait en colère, il disparaissait pour revenir six mois plus tard comme si de rien n’était».

Comme le veut l’usage protocolaire, la veuve et le fils du défunt se sont vu remettre un trophée, un coffret spécial Dahmane El Harrachi, ainsi qu’un bouquet de fleurs.

Il est à noter que cet hommage a vu l’édition d’un coffret de 12 cd avec un petit livret, retraçant le parcours de Dahmane El Harrachi. A ce propos, le directeur de l’Onda, Samy El Hocine Bencheikh, a tenu à souligner que c’est la première fois qu’il y a une telle compilation.

«Nous avons essayé de regrouper 80% du répertoire de Dahmane El Harrachi. Ces coffrets seront distribués gratuitement aux centres de recherche, aux universités, aux bibliothèques et aux mélomanes de la musique chaâbi».

Si Dahmane El Harrachi est une voix sûre de la musique algérienne, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a annoncé, en marge de cet hommage, que des études académiques seront entreprises prochainement sur son répertoire musical.

Nacima Chabani







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