La direction du Paradou AC a réagi, hier matin, officiellement à la polémique sur l’attitude jugée inconvenable et pas du tout fair-play de ses joueurs lors de la rencontre contre le NAHD, qui a eu lieu dimanche au stade du 20-Août (0-2), comptant pour la 11e journée du championnat de Ligue 1.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook en réaction visiblement au buzz produit sur la toile par cette affaire, le PAC s’est insurgé contre “l'odieuse campagne de dénigrement visant la personne de l'entraîneur de l'équipe seniors, M. Cherif El-Ouazzani, suite à la rencontre ayant opposé notre club à celui du NAHD, en date du 2 janvier courant.
Le Paradou AC tient à préciser que M. Cherif El-Ouazzani n'a, à aucun moment ni d'aucune manière que ce soit, donné une quelconque orientation qui aurait dicté l'attitude de ses joueurs sur le fait de jeu qui s'est produit vers la fin de la rencontre.
Il s'agit, en effet, d'un fait courant de jeu, au cours duquel seuls les joueurs présents sur le champ du terrain sont libres de leurs décisions, tenant compte des paramètres et impératifs de jeu, voire de l'action en présence et de l'enjeu de la rencontre, nonobstant l'éthique qui doit être de mise”.
Et d’ajouter: “Au cas particulier, les joueurs du Paradou AC ont estimé convenable, après la mise en touche du ballon par un joueur du NAHD, de poursuivre le jeu à leur profit, plutôt que de remettre le ballon à l'adversaire. Il n'existe pas de règle immuable en la matière, y compris dans les championnats les plus huppés dans le monde, l'attitude des protagonistes pendant la rencontre, leur gestion du temps, notamment la propension de certains d'entre eux à en perdre ou à en gagner pour des raisons tactiques, étant souvent déterminantes dans le comportement devant de tels faits de jeu. Par conséquent, la volonté de certains de porter atteinte à la probité morale et éthique de M. Cherif El-Ouazzani est une tentative vaine qui ne dupe personne. Que ceux qui veulent s'ériger en détenteurs conjoncturels de morale aillent s'aventurer ailleurs, le Paradou AC, ses dirigeants et ses éducateurs n'ont de leçon de morale à recevoir de personne. Humblement”.
- Pas une loi, mais un accord tacite
Pour rappel, comme indiqué dans notre édition d’hier, alors qu’on jouait les prolongations du match NAHD-PAC comptant pour la 11e journée du championnat de Ligue 1 disputé au stade du 20-Août, un joueur du NAHD sort le ballon en touche pour permettre à ce que le staff médical soigne l'un de ses coéquipiers blessé sur le terrain.
Habituellement, lors de la reprise du jeu, l'adversaire remet le ballon à l'autre camp pour faire respecter l'esprit de fair-paly. Que nenni ! Le joueur du PAC remet à son attaquant Benbouali qui ouvre le score devant des joueurs du NAHD médusés et sans réaction. S'en suit alors une mêlée générale.
Les joueurs des deux camps s'entendent finalement pour laisser le NAHD égaliser. Un joueur du NAHD lance la balle à partir du rond central pour égaliser, mais le gardien du PAC, Boussouf, alerté par son staff, s'interpose et bloque le ballon qui filait dans ses bois.
Pis encore, Boussouf remet une longue balle à son coéquipier Boussif qui marque le second but du PAC alors que les joueurs du NAHD sont tétanisés. Des voix se sont élevées, du coup, pour demander à la direction du PAC de réclamer à ce que le match soit rejoué pour faire preuve de fair-play.
Certes, il ne s'agit bien sûr pas dans notre cas, en l’occurrence, d'un règlement comme le rappelle à juste titre la direction du PAC dans son communiqué, mais c'est là un accord tacite qui amène un joueur à remettre le ballon dans le camp de l’adversaire dans pareille situation pour faire respecter justement l'esprit de fair- play.
C'est une question de déontologie footballistique qu'il convient d'inculquer aux footballeurs, notamment, ceux issus des centres de formation à l’instar de celui du Paradou AC. Les exemples des entraîneurs Wenger et Bielsa sont éloquents à ce titre.
Le site l’internaute.com soulignait en 2009 qu’un homme comme Arsène Wenger n'a pas acquis sa réputation de sage d'un coup de baguette magique. Le manager d'Arsenal a construit son image grâce à une conduite exemplaire sur et en dehors du terrain.
Le 13 février 1999, Arsenal affronte Sheffield United en 1/8 de finale de la Coupe d'Angleterre. Alan Kelly, le gardien d’United, sort la balle en touche pour permettre aux soigneurs de venir en aide à son partenaire Lee Morris, blessé.
Ray Parbour, milieu de terrain d'Arsenal, fait la touche pour rendre la balle à Alan Kelly. Mais Nwankwo Kanu, nouvelle recrue des Gunners, s'empare du ballon et centre pour Marc Overmas, qui marque.
L'arbitre valide le but, car le fait de rendre la balle à l'adversaire n'est qu'une coutume, et non une règle officielle. Le match se termine dans la tension, sur le terrain et en tribune, par une victoire 2-1 d'Arsenal.
À la fin du match, Arsène Wenger propose très sportivement de rejouer la rencontre dans son intégralité: “C'est la seule chose que je puisse faire. Je tente de réparer un accident. Kanu, ainsi que toute l'équipe, est très triste de ce dénouement”.
Plus tard, l'UEFA remettra le prix du fair-play au technicien alsacien pour ce geste sportif. “Je tente de réparer un accident”, se justifie Arsène Wenger à la fin du match. Les dirigeants de Sheffield demandent, eux aussi, à rejouer le match, ce qui sera fait dix jours plus tard.
La seconde opposition se terminera sur le même résultat, 2-1 en faveur d'Arsenal. Les Londoniens, tenants du titre, seront ensuite éliminés en demi-finale. À méditer du côté du Paradou AC…
Photo: © D. R.
SAMIR LAMARI
Posté Le : 05/01/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : SAMIR LAMARI
Source : liberte-algerie.com du mardi 4 janvier