Publié le 22.10.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
KARIM AIMEUR
Tout porte à croire que l’Algérie prépare une grandiose célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er Novembre 1954. Des chefs d’Etat sont invités à participer aux festivités.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Des travaux d’embellissement et d’aménagement des sites devant abriter les festivités, des envoyés spéciaux pour inviter des chefs d’Etat : tout porte à croire que l’Algérie prépare une grandiose célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er Novembre 1954. Selon des sources médiatiques, un grand défilé militaire sera organisé à Mohamadia, sur le tronçon autoroutier longeant la promenade des Sablettes et la Grande Mosquée d’Alger, soit le même site qui avait abrité le défilé marquant le 60e anniversaire de l’indépendance du pays, le 5 juillet 2022.
Le 1er Novembre 1954, l’Algérie avait déclenché, suite à la décision des six chefs historiques, la guerre de libération nationale, défiant l’une des puissances mondiales de l’époque: la France.
Au bout de sept ans de lutte armée, diplomatique et de mobilisation populaire, la révolution algérienne a abouti à l’indépendance du pays le 5 juillet 1962. L’Algérie veut célébrer comme il se doit ce 70e anniversaire du déclenchement de la guerre. Plusieurs chefs d’Etat sont déjà invités pour participer aux festivités officielles.
Le Président Tebboune avait remis lui-même une invitation au président du Conseil présidentiel libyen, Younes El Menfi, pour assister aux festivités, lors de sa récente visite en Algérie. En qualité d'envoyé spécial du président de la République, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait remis une invitation similaire au président de la République tunisienne, Kaïs Saïed. De son côté, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, chargé par le président de la République, avait remis une invitation au président de la République sahraouie, Brahim Ghali, pour assister aux festivités du 70e anniversaire de la guerre de libération. D’autres chefs d’Etat seront certainement invités à honorer de leur présence cet évènement que l’Algérie veut marquer de manière particulière. L’évènement intervient dans un contexte de crispation diplomatique avec l’ancien colonisateur et de blocage du dossier de la mémoire. Lors de sa dernière entrevue avec des médias, et en réponse à une question sur le travail de la commission mixte chargée des dossiers mémoriels, regroupant des historiens algériens et français, le Président Tebboune a indiqué qu'elle «a joué son rôle au départ, mais son travail a été impacté par les déclarations politiques d'une minorité française hostile à l'Algérie». Il avait réclamé la vérité historique, exigeant, dans la foulée, la reconnaissance des massacres commis par la colonisation française.
Dans un message au peuple algérien à l’occasion de l’anniversaire des manifestations du 17 Octobre 1961, M. Tebboune a affirmé que l'Algérie reste attachée au principe du droit et d'équité en ce qui concerne le dossier de la mémoire, que, a-t-il ajouté, certains cercles extrémistes tentent de falsifier ou de reléguer au tiroir de l'oubli.
Il a soutenu, dans ce contexte, que la question de la mémoire a besoin d'un nouveau souffle de courage et d'intégrité pour «se débarrasser du complexe du passé colonial et se tourner vers un avenir où il n'y a pas de place pour les semeurs de haine, parmi ceux qui restent prisonniers d'une pensée coloniale obsolète».
K. A.
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Posté Le : 26/10/2024
Posté par : rachids