Alger

65e anniversaire de la mort de Amirouche et de Si El Haouès Un tandem fait de bravoure



Publié le 30.03.2024 dans le Quotidien l’Expression

Les témoignages des secrétaires particuliers du colonel Amirouche ont déjoué le travail de sape des révisionnistes.
L'Algérie commémore le 65ème anniversaire de la mort des colonels martyrs Si El Haouès et Amirouche.

Ces deux chouhada ont marqué la révolution algérienne par leur bravoure et leur stoïcisme révolutionnaire. Parler de la révolution de Novembre 1954, c'est parler de ces deux personnalités qui ont contribué d'une manière manifeste à la lutte armée contre le colonialisme français et ses supplétifs.

Les deux martyrs, tombés au champ d'honneur le 29 mars 1959 à Djebel Thameur, à Aïn El Melh, dans la wilaya de M'sila, ont constitué le symbole du sacrifice pour les générations post-indépendance. Ils ont été érigés en héros de la nation, constituant ainsi un repère et une référence dans le combat libérateur de l'Algérie à travers son histoire, faite de résistance et de lutte.

Beaucoup a été dit sur les deux colonels, Amirouche et Si El Haouès, mais la majorité de ces dires se recoupent et se rencontrent autour de l'esprit révolutionnaire et la témérité dont ils faisaient preuve, d'une manière exemplaire et légendaire.

Les historiens algériens ont acté la bravoure et le sacrifice de ces deux héros, soulignant que «les colonels Si El Haouès et Amirouche ont pu, à travers leurs actions nationalistes, chacun dans sa région ou ensemble, ancrer l'esprit patriotique, fondée sur l'amour de la patrie et son unité, et oeuvrer à former des hommes et des dirigeants qui ont atteint l'objectif, en recouvrant la souveraineté nationale», a indiqué l'historien Bachir Zaghez.

Les témoignages fusaient de partout autour de ces héros et dirigeants de la révolution. Leur poids et leur présence quasi quotidienne à travers des faits d'armes et des réconciliations entre frères dans d'autres wilayas comme c'était le cas de la région des Aurès.

Dans ce sens, un de ses secrétaires particuliers, Hamou Amirouche avait témoigné, à travers un livre qui s'intitule: Akfadou, en déclarant à propos de la crise qui a éclaté après la mort de Mustapha Benboulaïd: «Ainsi, en 1956, suite à la mort du chef de la Wilaya I, Mostefa Benboulaïd, le congrès de la Soummam a été chargé de réconcilier les frères ennemis de la région (Aurès-Nememchas) qui se sont dressés les uns contre les autres. Une mission accomplie.

Du fait de la grande importance prise par la Wilaya III dans la résistance, sous son commandement, Amirouche a également réussi son initiative d'organiser une rencontre avec les chefs des wilayas de l'intérieur, en décembre 1958, afin de réagir collectivement contre l'inertie des responsables en Tunisie face à l'érection des lignes électrifiées et l'interruption de l'acheminement des armes et des munitions. Il a été également chargé de la préparation logistique du congrès de la Soummam», a expliqué Hamou Amirouche, secrétaire particulier du colonel Amirouche.

Les deux colonels, Amirouche et Si El Haouès, avaient entamé plusieurs visites officielles à Tunis pour s'enquérir de la situation quant aux difficultés qui caractérisaient la révolution à l'intérieur du pays avec le manque drastique des munitions et le problème de l'acheminement des armes, qui commençait à se poser avec acuité après l'installation les lignes électrifiées de Challe et de Morice.

La dernière visite, après celle de 1958, intitulée: «La réunion des colonels», le colonel Amirouche a organisé son départ en 1959 pour s'enquérir de la situation qui prévalait au sein de la révolution, à travers les problèmes qui commençaient à prendre une tournure très grave, surtout après les conséquences désastreuses de l'affaire appelée «la bleuite».

Les témoignages des historiens rappellent que «la troisième visite à Tunis, en 1959, avait dévié de sa trajectoire. Le colonel Aït Hamouda, dit Amirouche a décidé de rencontrer Si El Haouès aux environs de Bou Saâda.

Le trajet initial était prévu par les monts des Zibans en zone IV, mais les informations alertaient sur le fait que ce trajet était investi par l'armée coloniale», témoigne-t-on.

Malgré certaines manipulations qui ont été opérées par certains colporteurs de mensonges sur l'histoire de la révolution en général et la mort des deux colonels Amirouche et Si El Haouès en particulier, les témoignages qui sont venus plus tard et exprimés par les secrétaires particuliers du colonel Amirouche, ont pu déjouer le travail de sape des révisionnistes et des alliés du colonialisme français, et remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne la vérité sur leur mort.
Hocine NEFFAH



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