La wilaya d’Aïn Témouchent, particulièrement Béni Saf dont il est originaire, vient de perdre l’un de ses intellectuels et hommes de lettres. Une lumière s’est éteinte à la cité minière. En effet, Bensnoussi Bouziane, plus connu sous le surnom de Belhadj, est décédé jeudi dernier. Grand historien de la région et homme de culture, il s’en est allé dans la discrétion, comme au temps de son vivant. Cet intellectuel a été découvert par le grand public à travers ses nombreuses interventions sur les ondes de la radio locale d’Aïn Témouchent pour éclairer les auditeurs sur la réalité historique de la wilaya, ses symboles et son patrimoine, ainsi que sur les richesses culturelles qu’elle recèle. L’éducateur Bensnoussi Bouziane, puisqu’il a été enseignant avant de se voir confier la direction de plusieurs établissements scolaires, est l’auteur de nombreuses œuvres éditées sur l’Histoire locale. Selon Samir Kasmi, cadre au niveau de la maison de la culture Aïssa-Messaoudi d’Aïn Témouchent qui a côtoyé le défunt, Bensnoussi Bouziane portait un intérêt particulier à l’existence et au rôle que jouent les zaouïas dans la société algérienne à travers les âges. On peut dire qu’il était islamologue. Ses recherches étaient aussi focalisées sur la région voisine d’Oulhaça, particulièrement Siga, royaume de Syphax.
Lors du colloque international sur “Syphax, le royaume des Massaesyles et la rencontre de Siga”, qui s’est tenu du 22 au 24 septembre 2018 à Aïn Témouchent, Bensnoussi Bouziane a été d’un grand apport pour les organisateurs avec la présentation d’une communication exhaustive sur cette période numide. Notre interlocuteur nous apprendra aussi que le défunt a animé plusieurs conférences en compagnie de l’épigraphe Nacéra Seddik et de Mgr Henri Tessier, ex-archevêque d’Alger. Il s’est distingué surtout dans ses interventions lors des conférences sur Bouhmidi El-Oulhaçi, lieutenant et néanmoins bras droit de l’émir Abdelkader. Inlassable, le regretté “Belhadj”, comme aiment à l’appeler ses proches et malgré son âge, consacrait son temps à la communauté. Tout en présidant l’association Culture du littoral, il a lancé un projet sur un travail de mémoire avec Nour-Eddine Chikhi, conseiller du président de la République chargé du dossier sur la mémoire et représentant de la wilaya.
“En parallèle il participa en tant que représentant de l’association Culture du littoral à un travail d’envergure avec un laboratoire de l’Université des sciences et de la technologie d’Oran (USTO), à des recherches avec l’Union européenne (UE) sur le littoral comme chef de projet le Dr Tarik Ghadbni de l’USTO, avec qui il travaillait en étroite collaboration et ce, sans compter sa collaboration avec le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag)”, témoignera Samir Kasmi. Avant de tirer sa révérence à la suite d’un accident vasculaire cérébral qui l’a contraint à l’alitement, le défunt n’avait pas eu la chance de voir son projet, celui de l’édition d’une œuvre sur l’Histoire de la région simplifiée dédiée “aux nuls”, se concrétiser. “L’œuvre a été achevée en manuscrit et n’attendait que sa publication”, nous apprendra Kasmi. Le défunt a été inhumé après la prière du vendredi au cimetière de Sidi-Sohbi, dans la commune de Béni Saf, sa ville natale, en présence d’une foule venue lui rendre l’ultime hommage.
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Posté Le : 27/07/2021
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : M. LARADJ
Source : liberte-algerie.com