Terga (Aïn Témouchent) - EXPLOITATION AGRICOLE PRIVÉE ABDI-HAMID: Un exemple de réussite à encourager

Créée depuis trois années seulement, l’exploitation compte 10 ha de vignoble en système pergola, avec un rendement record de 300 quintaux à l’hectare, avec deux variétés précoces, Victoria et Supérieur Seedless.

Wilaya agricole par excellence, Aïn Témouchent recèle d’énormes richesses dont une terre arable et fertile qui ne demande qu’à être travaillée pour devenir rentable. L’exemple de l’exploitation agricole Abdi-Hamid, du domaine privé dans la commune côtière de Terga, est édifiant à plus d’un titre.

D’une superficie de 23 ha, cette oasis verdoyante est un véritable paradis au milieu des vastes parcelles de terres agricoles. Elle est gérée de main de maître par Berdek Habib, un jeune ingénieur agronome.

Créée depuis trois années seulement, l’exploitation compte 10 ha de vignoble en système pergola, avec un rendement record de 300 q/ha avec deux variétés précoces, Victoria et Supérieur Seedless, du moment que le climat est favorable.

Les 10 autres hectares sont destinés à la plantation de deux espèces tardives d’orangers, dont la clémentine, et qui répondent aux spécificités de la zone agricole.

“Au tout début de la création de cette exploitation, nous étions confrontés au problème de la qualité des eaux qui renfermait un taux élevé de salinité. Ce qui nous a poussés à investir dans ce sens avec l’installation d’une unité de dessalement pour réguler les eaux selon les besoins en eau de l’exploitation, avec une dotation de fertilisation automatique, avec la réalisation d’un bassin d’accumulation d’eau d’une capacité de 15.000 m3”, a expliqué M. Derdek.

Une telle expérience a permis à l’exploitant agricole de lancer le défi pour une production à longueur d’année, suivie d’un bon rendement à l’hectare avec une maîtrise de la conservation des sols grâce à la plantation de céréales et des légumineuses entre les ceps de vignes et les arbres fruitiers (orangers) qui participent à l’amélioration automatique de la qualité de la terre.

“Ce qui nous a permis d’augmenter les matières organiques des sols qui ont donné de très bons résultats en termes de qualité des produits agricoles avec un feuillage qui a gardé sa belle couleur verdâtre, malgré la période de stress hydrique due à la sécheresse qui a sévi dans la région”, a souligné l’ingénieur.

Cette nouvelle technique a permis à la terre de stocker le maximum d’eau qui devient efficace dans le cadre de la politique de préservation de l’eau, mais aussi de la facture de consommation électrique avec une réduction de 50%.

“Nous avons deux forages avec un taux de salinité compris entre 3,5 g et 6 g par litre contre 1 g/litre selon la norme. Ce qui nous permettra de produire sans porter atteinte au sol en procédant au changement de la formule chimique avec l’utilisation des bactéries existantes”, a-t-il soutenu.

Une technique qui, selon lui, a été déjà expérimentée dans d’autres pays développés pour la production des oranges, y compris la production de maïs sans irrigation.

“Si on tue la bactérie dans le sol, la nutrition ne sera jamais équilibrée. Il faudra donc conserver le sol dans la mesure où à chaque année de grandes quantités de pluie vont vers la mer”, a-t-il précisé.

Et à l’ingénieur agronome de conseiller aux fellahs d’éviter les labours permanents et irrationnels qui influent négativement sur la qualité du sol qui subit des pertes énormes chaque année car, selon lui, il faudra penser beaucoup plus au sol qu’à la plante.

Il est utile de rappeler que le programme de la conservation des sols touche quatre autres exploitations agricoles, dont celles situées à Hammam Bou-Hadjar, Sidi Djelloul et Sidi Ben Adda.

La wilaya Aïn Témouchent s’étend sur une superficie agricole globale qui dépasse 203.500 ha, dont une superficie agricole utile estimée à 181.000 ha avec 12.900 ha de superficie irriguée et plus de 100.000 ha destinés aux grandes cultures, répartis à travers les 8.149 exploitations agricoles implantées dans la wilaya où exercent plus de 14.000 exploitants agricoles.




Photo: L’exploitation privée Abdi-Hamid compte 10 ha de vignoble en système pergola. © D. R.

M. LARADJ