Cette dernière a constaté qu’en
dépit de son importance historique
et archéologique, ce site a subi, ces
dernières années, des altérations et
,des actes de mutilation. Il est cité
entre autres, la réalisation d’une
route de désenclavement à travers
,le site. Pour atteindre cet endroit
proche de la région de Tlemcen, il
faudra chercher au sud-ouest de
la Tafna en empruntant le pont
qui enjambe ce cours d’eau à son
embouchure, et faire quelques kilomètres à travers une riche vallée
intérieure pour trouver en premier
Siga. Non pas la capitale africaine
du royaume des Massaesyles, mais le village actuel où
se sont installés les premiers habitants, peu avant l’Indépendance.
Le président de l’association éponyme, Miloud, né sur
place, œuvre avec le peu de moyens dont il dispose à
-préserver ce site et ses pièces archéologiques, parfois dé
couvertes par hasard, « à l’instar de cette amphore mise à
nu par des enfants alors qu’ils jouaient », signale-t-il. L’essentiel de ces pièces archéologiques sont rassemblées
au musée d’Aïn Témouchent ou celui d’Oran, pour les
plus anciennes découvertes. Les fragments d’amphores
puniques datant du Ve siècle et les nombreuses poteries
ibériques retrouvées à Siga et Rachegoun, laissent penser que la navigation y était développée.
Miloud ne conserve que quelques pièces de monnaies à
l’effigie du roi Syphax et de Massinissa. Il souhaite pouvoir construire un siège pour l’association qu’il a créée en
1989, afin de regrouper toute la documentation relative
au site et constituer un point d’information et d’orientation. Miloud raconte avoir été alerté, l’été 2005, par
des traces de pilleurs de tombes qui s’étaient introduits
dans le mausolée de Syphax. Isolé à près de 200 mètres
d’altitude, le tombeau doit être constamment surveillé
Du haut de la colline où il fut bâti, durant le règne du roi
Syphax (203-220 av. J.- C.), le mausolée domine toute la
région de Siga, la capitale du royaume des Massaesyles
qui occupaient un immense territoire s’étendant du Maroc oriental à l’extrême est de l’Algérie, dont il couvrait les
deux tiers ainsi qu’une partie de la Tunisie.
Un peu partout, sur des positions stratégiques d’un autre
sommet, des ruines encore
visibles attestent de l’existence
de la cité royale érigée non loin
de l’embouchure maritime par
laquelle pouvaient alors remonter les bateaux jusqu’au port
fluvial de la ville. Siga et le Portus Sigensis ont emprunté leur
nom au fleuve Siga, aujourd’hui
Tafna. Hormis les murs en ruines
de quelques habitations encore
visibles ici et là, seul un bassin
avec son aqueduc qui amenait
de l’eau par gravitation depuis
-une source située à quelque trois kilomètres, a été dé
gagé lors des fouilles effectuées en 1978. Le travail d’une
équipe algéro-allemande a aussi permis la mise au jour
d’une maison composée de plusieurs pièces. L’essentiel
du site de Siga, qui pourrait s’étendre sur plusieurs kilomètres carrés, n’a pas été fouillé et aucune limite n’a été
tracée, bien qu’il ait fait l’objet d’un « classement d’urgence » au début de la décennie passée.
Le millier d’habitants de Siga vivent actuellement au
même rythme que leurs ancêtres, entre l’exploitation
de la terre qui, lorsqu’elle est bien irriguée, produit de
magnifiques agrumes et des fruits parfumés, et la lecture
du coran. Les participants à une rencontre organisée la
semaine écoulée à Oran, dans le cadre de « Tlemcen
capitale de la culture islamique », ont mis l’accent sur
la nécessité d’intensifier les fouilles au niveau de ce site
archéologique. Tous les travaux de fouilles engagés à ce
niveau ont été effectués durant la colonisation, à l’exception d’une seule opération entreprise par une équipe
mixte algéro-allemande, comme précisé plus haut.
Pour dévoiler les secrets enfouis sur place, il est désormais
nécessaire d’étendre les domaines de la recherche et
des fouilles pour découvrir une civilisation séculaire qui
,régnait au IIIe siècle av. J.-C. Syphax, roi de ce royaume
avait unifié la Numidie et Altava (Tlemcen) où régna le
roi Masuna. Plusieurs pièces archéologiques précieuses
provenant du site de Takabrit (Siga), dont des vases et
des pièces de monnaie datant du règne de Syphax, sont
.exposées au musée national Ahmed Zabana d'Oran.
Posté Le : 09/10/2011
Posté par : tlemcenislam
Source : tlemcem2011.org