Le village de Sidi Yakoub, à quelques kilomètres de l’embouchure d’Oued Tafna, reste toujours «attaché» à sa petite mosquée qui l’a vu naître et grandir depuis 1338.
Proposé, en 2005, parmi les trois sites à classer dans la wilaya, ce lieu de culte porte le nom de l’érudit qui voulait fonder sur place une école coranique. Selon l’association locale de la zaouïa, cette mosquée fut construite en 759 de l’hégire selon une architecture qui puise ses origines des constructions andalouses et maghrébines, de forme carrée avec une toiture à trois rangées parallèles soutenue par des arcades et de gros piliers. Le plafond est réalisé en bois sculpté semblable aux ouvrages mérinide et zianide,
notent les membres de l’association.
La mosquée construite avec du bois ramené d’Espagne, conserve précieusement les pièces archéologiques retrouvées dans la
région comme des boulets et des obus de canons. La zaouïa de Sidi Yakoub a joué un rôle important dans la défense du territoire national contre toute tentative d’envahissement.
Outre l’incursion portugaise repoussée en 1503, la région de Sidi Yakoub a été le haut lieu d’une bataille héroïque qui s’est déroulée
en 1836 sous les ordres de l’Emir Abdelkader et son commandant Bouhmidi. Plus tard, en 1957, pendant la guerre de Libération natio-nale, la mosquée a servi de refuge aux djounoud de l’ALN. Pour cette raison, elle a été la cible de bombardements de l’aviation et des blindés qui ont fait plusieurs victimes dont 13 chouhada de la famille Sidi Yakoub. Sidi Yakoub Ibn El-Hadj El-Tilemçani contribua grandement à l’enseignement du Coran dans sa mosquée. De nombreux habitants d’Oulhaça et des autres localités de
la wilaya d’Aïn Témouchent ont puisé leurs connaissances auprès de cet érudit. L’Emir Abdelkader et son bras droit Bouhmidi El-Oulhaci ou encore Cheikh El-Bouabdelli de Béthioua auraient suivi, dans cette mosquée, des études coraniques. Des oulémas et imams ont également transité par cette zaouïa, tels le maître et jurisconsulte Sidi Yakoub Missoum de la grande mosquée de Tlemcen (1930-1950), ainsi que d’autres grands imams de la région. Sidi Yakoub, en homme juste et très respecté, devint jurisconsulte.
A sa mort en 1410, à l’âge de 127 ans, son fils Sidi-Ali, son petitfils Sidi-Berramdhane El-Khalifa et d’autres encore, poursuivirent son
oeuvre et c’est avec la contribution des habitants que la mosquée a été partiellement rénovée. L’ancienne école coranique reçoit toujours des dizaines d’élèves et la zaouïa projette la construction d’une nouvelle école coranique avec un régime d’internat.
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Posté Le : 24/04/2006
Posté par : hichem
Source : www.lequotidien-oran.com