Ain Témouchent - Parutions de livres d'histoire

Publication : Aïn Temouchent contée à travers ses élites



Comment raconter dignement mais surtout fidèlement sa ville et, partant, la proche région qui s’y rattache ? Saïd Mouas, un vieux routier de la presse, a trouvé une façon à lui pour faire parler l’élite de Témouchent à travers un récent ouvrage.

L’auteur nous propose de nous emmener dans un magnifique voyage pour atteindre les fins fonds de la mémoire collective d’une ville qui a vu naître et grandir une pléiade d’hommes de culture qui ont fait et qui continuent de faire sa fierté. Le voyage veut remonter bien loin dans le passé pour aller chercher les traces des tribus de l’Oranie. Tout au long des pages, « le feu sacré » se propose de symboliser « les valeurs léguées par les aïeux, une sorte de mode d’emploi où la patrie, l’honneur, la solidarité et la foi en Dieu tiennent une place prépondérante pour ne pas dire sacrée. » Tour à tour, les pages de cet ouvrage font apparaître des noms de poètes, d’écrivains et de philosophes qui ont marqué la production intellectuelle de la région. On y retrouve notamment notre confrère Bouziane Ben Achour, journaliste, écrivain et dramaturge. Le récit rend ainsi hommage à l’auteur de « La sentinelle oubliée », de « Dix années de solitude » et de « Hogra. » Le récit retrace ainsi la biographie de l’auteur des sept pièces de théâtre et des deux ouvrages dédiés au quatrième Art « Le théâtre en mouvement » et « Le théâtre algérien, une histoire d’étapes » Parmi la pléiade de noms d’intellectuels qui meublent aussi le récit de Saïd Mouas, figure Bernard Henri Lévy et surtout le célèbre poète Jean Senac, assassiné à Alger, qui est né à Beni-Saf et ayant vécu à Oran et à Alger. Il fût un instituteur à Mascara. Mouas rend ainsi hommage au fondateur de la revue Soleil avec Kateb Yacine, Mohamed Dib et Mouloud Feraoun avant de participer au lancement de la publication « Résistance algérienne » et du journal « El Moudjahid » mais aussi avant d’être appelé à être conseillé du ministère de l’éducation nationale après l’indépendance. Parmi les poètes de la région, le livre retrace la vie de Hadj Khaled Belbey (1850- 1914) et du théologien et compagnon de l’Emir Abdelkader, le Cheikh Zenagui Bouhafs, (1843-1902). L’auteur cite également l’islamologue Mohamed Arkoune qui est professeur à la Sorbone et auteur de plusieurs ouvrages dont « La pensée arabe » et « L’Islam, morale et politique.) Le lecteur peut apercevoir au fil des pages de cet ouvrage l’écrivain Bernard Henry Levy qui est né à Beni-Saf, et le peintre Flavien Sempere, né à Temouchent et dont l’essai « Lettre à un ami arabe », paru en 1969, a été mis en scène en 1999 par Slimane Ben Aïssa, sous le titre « L’avenir oublié. » et qui est également l’auteur de « L’histoire des juifs en Afrique du Nord » (1985). Aussi, le lecteur est invité à avoir un aperçu sur les pionniers de la musique Raï et des paroliers ainsi que sur la musique folklorique de la région. On trouve en annexe, des extraits d’archives faisant office d’une brève rétrospective retraçant la colonisation française de la région et un historique généalogique des tribus d’Oran et de Aïn Temouchent.



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