Ain Témouchent - ENVIRONNEMENT

Cimenterie de Béni-Saf: Les promesses de dépollution ne sont pas tenues !



Cimenterie de Béni-Saf: Les promesses de dépollution ne sont pas tenues !



Trois filtres des émanations polluantes ont été installés, mais sans venir à bout de la pollution de l’atmosphère avec toutes les maladies imputées par la cimenterie.

Depuis une semaine, toutes les activités représentant une nuisance pour les riverains au niveau des cités du chef-lieu de wilaya sont sommées de se délocaliser par décision de la wilaya. Ainsi, les mécaniciens, les menuisiers et les stations de lavage implantés au sein de Haï Zitoun, un quartier résidentiel récent, ont été invités à le quitter.

Si d’aucuns ne peuvent que se réjouir de cette décision, on ne peut s’empêcher a contrario de s’étonner de l’étrange laxisme dont bénéficie la cimenterie de Béni-Saf, elle qui pollue depuis des décennies la cité balnéaire.

Sollicité à ce propos, le directeur de wilaya de l’environnement indique qu’il a été instruit à ce sujet par Mme le Wali et qu’au besoin, il sera prochainement procédé à la fermeture de l’usine. A cet égard, et dans cette perspective, il a saisi l’observatoire national de l’environnement et du développement durable pour une expertise.

Pour rappel, selon des informations fournies à la presse en septembre 2010, l’acquisition d’une nouvelle génération de filtres par la cimenterie devait, dans les deux mois qui suivaient, débarrasser la ville des émanations poussiéreuses de l’usine.

En février 2009, selon les dires du DG de cette entreprise, celui-ci avait affirmé qu’une commande avait été passée pour l’acquisition de filtres à manche plus performants que les électro-filtres en place. Or, entre-temps, la cimenterie de Chlef s’était dotée de ces nouveaux filtres, résolvant le problème des émanations de poussière.

Depuis, à Béni-Saf, trois filtres à manche ont été installés mais sans venir à bout de la pollution de l’atmosphère avec toutes les maladies qui lui sont imputées et les fâcheuses conséquences sur le littoral et les terres.

L’échec de l’opération étonne, d’autant que, par ailleurs, l’usine a réalisé une performance en matière de rentabilisation des équipements avec le doublement de la production (1,2 million de tonnes), cela, grâce au management assuré par le partenaire saoudien dans l’usine. Depuis, l’on parle de la nécessité d’un quatrième filtre à manche. Et bien que le financement ait été dégagé après une lourde et lente procédure, l’opération n’arrive pas à aboutir.

Selon des indiscrétions, il semblerait que l’atmosphère délétère qui sévit au sein de l’usine soit en cause. En effet, l’enquête judiciaire en cours, pour démêler l’écheveau d’accusations de malversations et autres délits, a jeté l’effroi au sein de l’entreprise. Cette enquête a eu pour conséquence immédiate la mise à l’écart du DG pakistanais accusé par l’encadrement de tous les maux.

Elle a eu également par contrecoup le refus des cadres de siéger au sein de la commission d’ouverture des plis et de passation des marchés aux fins de valider l’achat du manche à filtre.

Les interrogatoires sur d’autres marchés et la mise sur la sellette de ceux qui ont participé à leur passation ont mis en garde tout le personnel.

* Photo: La cimenterie de Béni-Saf, le 16 novembre 2013.

Mohamed Kali



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