Ain Témouchent - Mausolée Royal de Syphax Béni Ghenam	(Commune de Emir Abdelkader, Wilaya de Ain Temouchent)


Beni Ghename : Le tombeau du roi Syphax dans un état alarmant


Le tombeau de «l’Aguelid» numide Syphax à Siga (dans la wilaya de Aïn Témouchent) ne cesse de se détériorer. Il est à la merci des pilleurs qui cherchent, encore et toujours, une hypothétique chambre secrète contenant un trésor. Le collectif pour la protection du tombeau du roi Syphax a lancé une pétition sur le Net.

L’état du tombeau de l’Aguelid (roi) Syphax à Siga (actuelle Oulhaça El-Gharaba), dans la wilaya de Aïn Témouchent, ne prête guère à la quiétude et à la sérénité, vue son état général qui n’a pas cessé de se dégrader, et ce, malgré les appels et autres cris d’alarme lancés çà et là, aussi bien par le simple citoyen jaloux pour son patrimoine que par les spécialistes et connaisseurs.
Ce vestige est victime des pilleurs, et rien n’est fait pour protéger cette sépulture qui se dégrade à vue d’œil. “Lors d’une sortie de travail sur site mausolée royale de Beni-Rhenane (toponymie locale), l’équipe sur place révèle qu’encore une fois le vestige a subi une nouvelle et énième atteinte et agression”, nous rapporte Tarek Ghodbani, maître de conférences en géographie à l’université Es-Sénia d’Oran. L’universitaire nous affirme que “selon les traces, les intentions des braconniers des temps modernes n’étaient autre que le pillage, car on a constaté un éboulement anormal de plusieurs blocs qui étaient déposés à la façade du monument. Or, ce n’est aucunement leur place”. Et d’ajouter : “La visite de la partie souterraine confirme, hélas, les appréhensions, puisqu’au niveau de la chambre niveau 3 comme la désigne les spécialiste, une fouille sauvage et à la va-vite a été pratiquée, qui n’a fait que dégrader les lieux.” Comme ce n’est pas la première fouille illicite et peut-être pas la dernière (hélas !), les pilleurs cherchent, comme à chacune de leur tentative, à regagner ou à rejoindre un hypothétique passage secret vers une prétendu chambre des trésors.
Les pilleurs-voleurs n’ont jamais pu accéder à cette chambre secrète, ce qui ne les a, hélas, pas empêchés d’abîmer, sur leur passage, le site, et de détériorer les galeries, déjà en très mauvais état. Le Collectif pour la protection du tombeau du roi Syphax, qui a vu le jour grâce à l’initiative de plusieurs enseignants, professeurs et archéologues, et à leur tête Tarek Ghodbani, a pris attache avec le ministère de la Culture, pour l’informer de ces pratiques illicites. Ce collectif effectue également un travail de sensibilisation envers les autorités locales, mais aussi en direction de l’OGBC, mais les résultats concrets tardent à venir.
Il est vrai que l’Algérie regorge de trésors archéologiques, mais si certains bénéficient d’une attention toute particulière, d’autres sont, hélas, oubliés. Ce collectif a pris une louable initiative, qui sonne comme un ultime recours pour faire agir et réagir aussi bien les pouvoirs publics que les citoyens, à savoir une pétition. En effet, le collectif pour la protection du Tombeau de Syphax vient de lancer une pétition via la toile du web.
Les signataires de la pétition (info@petitions24.net) rappellent que “ce joyau de l’architecture funéraire libyco-punique appartient aux Algériens comme legs et patrimoine matériel inestimable”. Et dans ce sens, ils remettent la destinée de ce mausolée à l’appréciation de son propriétaire légale, en l’occurrence les Algériens, qui doivent le protéger. Pour rappel, le mausolée royal dit du roi Syphax situé au sommet de la colline Skouna (à 220 m d'altitude) sur la rive droite de la Tafna et en surplomb du site de Siga-Takembrit, est un monument faisait fonction de tombeau dynastique.
Il est l'un des rares vestiges témoignant du prestigieux passé de la cité de Siga qui fut successivement à travers l'histoire bourg punique en relation avec le comptoir carthaginois de l'île de Rachgoune (à partir du VIIe siècle av. JC), capitale d'un vaste royaume numide des Masaesyl à l'époque de la seconde guerre punique et dont le roi Syphax avait un rôle déterminant dans les péripéties de cette guerre romano-carthaginoise (entre 220 et 202 av. JC).





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