En 2006, le potentiel avait atteint les 12.000 ha alors qu’il n’est plus aujourd’hui que de 8.000, ce qui indique un recul par le biais de l’arrachage.
Pourquoi l’Etat qui a soutenu la plantation, c’est-à-dire l’amont, n’apporterait-il pas son appui à l’aval de la filière ?
La cueillette des olives a commencé à Témouchent il y a deux semaines pour ce qui est de l’olive de consommation, exclusivement la verte, alors que pour ce qui est de l’olive de transformation en huile, la campagne vient à peine de débuter.
Selon la direction de wilaya des services agricoles (DSA), elle a atteint 20% pour un potentiel de 6.000 ha en rapport sur 8.000 plantés.
Selon les professionnels parmi les transformateurs, il faut s’attendre a priori à une production tout juste moyenne tant en quantité qu’en qualité.
En effet, le rendement aurait pu être meilleur s’il avait plu début septembre, au moment de la période de grossissement et de la montée de l’huile dans l’olive. Mais cet aléa, somme toute de l’ordre de la nature, n’est pas celui qui inquiète sur l’avenir de la filière, cette spéculation ayant réalisé un progrès considérable en termes de parts d’occupation de la superficie agricole utile. En effet, le potentiel oléicole n’était en 2004 que de l’ordre de 2600 ha dont seulement près de 770 en masse, l’essentiel était en isolé.
Cependant, en 2006, selon les chiffres communiqués cette année-là, ce potentiel avait atteint les 12.000 ha alors qu’il n’est plus aujourd’hui que de 8.000, ce qui indique un recul par le biais de l’arrachage.
A cet égard, celui-ci est imputable en partie au fait que des agriculteurs avaient bénéficié de plants Chemlal qui donnent de petites olives juste bonnes pour la transformation en huile plutôt que de plants donnant de l’olive double-fin, elle, bonne pour la transformation en huile et la consommation en confiserie.
Mais, le recul, estime-t-on, est surtout attribuable pour l’essentiel à la cherté de la main-d’œuvre lors de la cueillette.
En effet, à l’heure actuelle, un cageot d’olives de 19 à 21 kg est cueilli pour 350 DA alors qu’il est vendu à 30 DA/kg pour la transformation en huile et 60 DA pour la consommation: «Faites alors le calcul pour le Chemlal, le producteur remet la moitié de son revenu global par caisse au cueilleur. Que lui reste-t-il alors lorsqu’il aura déduit les autres frais ?».
Quant à la solution préconisée depuis quelques années pour sortir l’oléiculture de l’impasse, elle n’a curieusement pas vu le jour.
En effet, de l’avis de tous, il est temps que la cueillette de l’olive passe à la mécanisation: «Pas nécessairement de gros moyens, mais des peignes individuels. Ce sont des gaules mécaniques qui présentent un double avantage sur la cueillette manuelle, d’une part de ne pas abîmer les oliviers car l’agression qu’ils subissent les rend moins productifs, et d’autre part, d’effectuer la cueillette en moins de temps, soit 4 arbres par jour dans le premier cas et quinze dans le second.»
Or, pour qu’il en soit ainsi, il est suggéré que le soutien étatique à l’oléiculture prenne également en charge l’acquisition des gaules mécaniques par les agriculteurs: «Pourquoi l’Etat qui a soutenu la plantation, c’est-à-dire l’amont, n’apporterait-il pas son appui à l’aval de la filière?»
* Photo: L’oléiculture doit être modernisée.
Mohamed Kali
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Posté Le : 06/11/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Mohamed Kali
Source : El Watan.com du mercredi 6 novembre 2013